Chapitre 18 : Mia

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Tout s'est arrêté autour de moi, il n'y a plus rien.

Plus de temps.

Plus d'espace.

Plus d'oxygène.

Il n'y a plus rien à l'intérieur non plus.

Plus de sang qui circule.

Plus d'électricité pour me permettre de fonctionner.

Plus de cœur qui bat.

Mes yeux embués ne me permettent plus de voir Mikhaïl correctement. Mais ses traits sont gravés sur mes rétines. Son sourire qui s'est éteint lorsque son corps a touché le sol sans qu'il n'ait le temps de comprendre ce qui venait de lui arriver. Ses yeux vitreux toujours ouverts, sans âmes à l'intérieur, sans cet éclat malicieux qui le caractérise. Et le sang, partout.

Mes yeux restent humides, mais les larmes ne coulent pas. Mon esprit vient de prendre un électrochoc à cause de la voix qui a résonnée dans ce téléphone. A cause de sa voix.

Tu ne me salue pas ?

Je ne parviens pas à répondre, ma voix reste coincée dans ma gorge, tout mon corps reste figé. Je ne fonctionne plus.

J'y suis peut-être allé trop fort pour te saluer.

La douleur et la colère explosent en même temps. Parce que je comprends, je comprends que c'est lui qui a fait ça. Ça ne pouvait être que lui.

Je n'ai pas entendu de détonation, ils ont tirés à distance, c'était un sniper. Et cette personne qui m'a donné le téléphone, c'est un de ses hommes. Je me retourne alors brusquement. Je veux qu'il souffre, je veux lui faire mal comme j'ai mal, je veux le détruire. Mais je ne le vois pas, il est déjà parti et la haine brûle dans mes veines, dévastant tout sur son passage comme une coulée de lave.

J'ai si mal.

J'en ai marre d'attendre gamine.

Pourquoi ? Pourquoi t'as fait ça ! Pourquoi ?

Œil pour œil, Emilia. Tu sais bien que tu ne peux pas prendre sans rien donner en retour.

Je n'ai rien fait ! Je ne t'ai rien pris, mais toi, toi tu me prends tout. Mi... Commençais-je sans parvenir à prononcer son nom. Il n'a rien fait. T'avais pas le droit.

Alors ça te fait mal Emilia ? De voir que ce qui t'es précieux disparaît sous tes yeux sans que tu ne puisses rien faire ?

Mais je n'ai rien fait, merde !

Ne me fais pas croire que tu n'es pas au courant de ce que font tes petits copains.

Quoi ?

Non, je ne sais pas, je ne sais rien parce que personne ne veut rien me dire. Et tout ça, c'est de la faute d'Arès. Parce qu'il m'a laissé dans l'ignorance pendant tout ce temps. Et Mikhaïl... C'est Mikhaïl qui paye pour mon ignorance, putain.

Visiblement tu ne l'es peut-être vraiment pas. Et je me dis que tu n'es peut-être pas au courant que c'est à cause de l'un d'entre que tu as failli mourir. Il a d'ailleurs cru que j'étais stupide et a tenté de me faire croire que tu étais réellement morte.

Le choc me foudroie à nouveau. Mais de quoi il parle ? Je ne comprends rien, j'en ai marre. J'en ai marre de ne rien savoir depuis mon réveil, j'en ai marre qu'on m'écarte sans me laisser le choix. Parce que voilà où ça mène.

Tome 3 : ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant