Tome 3 : Obsession

Chapitre 32 : Mia

C'est seulement une fois devant cette porte fermée que je me rends compte de l'égoïsme dont j'ai fait preuve en laissant cet indice à Dimitri. A cause de ça, il est proche de moi, à cause de ça, il va mourir comme les autres. Je n'aurais jamais dû faire ça.

Tu es stupide, Mia.

Et si en plus, il est venu avec Arès, comment je fais ? Et où est Sasha ? Est-ce qu'il va bien ? A qui l'a-t-il laissé ?

Il ne le laisserait pas s'il n'était pas en sécurité, c'est une certitude. Sasha va bien.

— Une connaissance ? Lance MORETTI une arme pointée sur la porte

— N'ose même pas menacé cette personne une seule seconde de plus avec ton arme.

— Il faut qu'on parle Mia, ouvre cette porte !

Dimitri vient de hausser le ton, c'est la première fois que je l'entends faire en plus de trois ans et ça me tord les entrailles.

C'est ce que tu voulais. Tu voulais encaisser sa colère, tu voulais qu'il l'évacue pour l'aider à se sentir mieux. N'oublie jamais que tout est de ta faute. Tu lui as tout pris.

— J'avais raison, tu as peur.

Je ne supporte pas ce type, il se mêle bien trop de ce qui ne le regarde pas et j'ai l'impression que la situation le fait rire. Il ne devrait pas être là, encore moins maintenant que Dimitri est ici.

Je décide d'ignorer sa présence et déverrouille la porte, elle s'ouvre à la volée, me laissant face à Dimitri et son regard. Son regard qui est un mélange d'émotions, son regard qui me montre à quel point il a mal et à quel point il est en colère. Son regard qui me foudroie sur place.

Et là, tout de suite, j'ai envie de le prendre dans mes bras. De lui dire que ça va aller, qu'il va se relever, que j'ai confiance en lui pour ça et que je serais là, que je ne le lâcherai pas. Mais je ne peux pas le faire, non, parce que tout est de ma faute et que le seul droit que je possède, c'est fermer ma bouche et encaisser.

Nos regards ne se lâchent pas et le silence est insupportable. Il faut qu'il me cri dessus, qu'il me hurle à quel point il me déteste et même qu'il me frappe s'il le veut.

Je mérite tout ça.

— Je suis désolé. Soufflais-je en évitant son regard

— Je t'interdis de détourner les yeux, Mia. Regarde-moi.

— Je suis désolé.

— Regarde-moi, Mia. Regarde ce que tu as fait.

Ça y est, il le dit. Je souris légèrement en me disant qu'après ça, peut-être qu'il se sentira un peu mieux.

— Tu souris ?

— Je suis désolé.

— Arrête de répéter cette phrase Mia, t'es en train de m'énerver.

— Il faut que tu le fasses.

— Quoi ?

— Il faut que tu me dises tout ce que tu as sur le cœur. Il faut que tu le fasses sortir.

— Et toi ?

— Moi ?

— Qu'est-ce que tu as sur le cœur ?

Tellement de choses. Mais je ne peux pas le lui dire, ce serait encore plus égoïste de ma part. J'ai été inconsciente de l'inciter à venir jusqu'ici. Je savais qu'il le ferait en trouvant ma trace dans son téléphone. Je pensais bien faire, mais au final, je ne fais que mettre sa vie en danger.