Chapitre 14 : Mia

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Nous venons d'arriver devant la maison où résident Mikhaïl, Dimitri et Sasha. Et j'ai beaucoup trop hâte de rentrer pour serrer mon fils contre moi. C'est pourquoi je marche le plus rapidement que je le peux vers la porte d'entrer et j'entends Mikhaïl se moquer de moi à cause de je cite, « ma démarche de pingouin ». Je ne relève pas, je me vengerai à ce sujet une prochaine fois.

Une fois devant la porte, je l'ouvre sans attendre une seconde de plus. J'entre et observe rapidement les alentours avant d'avancer à nouveau. C'est là que j'entends des petits précipités venir dans ma direction et un grand sourire se colle sur mon visage.

Tonton Mi...

Il se stop net en arrivant face à moi, les yeux écarquillés et puis je les vois se mettre à briller. J'avance alors rapidement vers lui, pose un genou à terre à son niveau et l'attire contre moi. Il ne tarde pas à me serrer dans ses bras et je l'entends sangloter. Je lève les yeux vers le plafond pour ne pas pleurer à mon tour, dans mon mouvement, je croise ceux de Dimitri qui hoche la tête un sourire aux lèvres. Alors je souris à mon tour.

Tu vas bien, maman ? Pas vrai ?

Je vais bien, Sasha.

Promis ?

Promis. Comment ça va toi ?

Ça va, tu m'as manqué, beaucoup.

Toi aussi tu m'as manqué, t'imagine pas à quel point.

Ça va mieux, hein ? Tu seras plus malade ?

Je vais beaucoup mieux, il faut juste que je fasse attention.

Je vais t'aider, tonton Dim m'a appris à faire des hamburger.

C'est cool ça, ça te dit qu'on en fasse ce soir ?

Oui, trop cool ! Et puis on fera des jeux et on regardera un film. On pourra faire ça, pas vrai maman ?

On pourra.

Cool ! S'exclame-t-il avant de courir vers la cuisine

Je le regarde partir toujours un grand sourire collé au visage. Ça fait un peu plus de trois semaines que je ne l'ai pas vu et j'ai l'impression qu'il a beaucoup trop grandit pendant ce court laps de temps, me donnant l'impression d'avoir raté beaucoup de choses et ça me serre le cœur.

Dimitri s'approche de moi, dépose un baiser sur mon front et me prend dans ses bras. Et c'est fou comme une simple étreinte de sa part est réconfortante, comme elle vous fait vous sentir mieux. Sa présence à quelque chose de rassurant, comme si quand il était là, rien de grave ne pouvait se produire, comme si, si quelque chose venait à arriver, il gérerait la situation sans problème. Je ne sais pas comment il fait pour me faire ressentir ça, c'est peut-être son calme en toutes circonstances, donnant l'impression que rien ne pourra l'ébranler.

Pourtant, je sais que parfois, lui aussi il souffre. Il est simplement très fort pour le cacher. Mais quand on le regarde bien, on le voit, que quelque part, enfoui sous des couches de protections, il y a des fissures, des choses passées qui l'ont marquées au fer rouge. Et j'aimerais pouvoir lui apporter la réconfort qu'il m'apporte à chaque fois qu'il me prend dans ses bras.

J'en suis incapable, je ne pourrais jamais apporter ce genre de bien être à qui que ce soit. Parce qu'au fond, je n'arrive pas à enfermer les cicatrices et à garder le calme dont il fait preuve. Ma présence n'a rien d'apaisant, au contraire.

Mais je ferais toujours de mon mieux pour l'apaiser, pour que ma présence atténue au moins un peu la douleur qu'il s'évertue à taire. Je serais là pour lui comme je le serais pour Mikhaïl, Ali, Lev, Arès et Sasha. Je ferais toujours de mon mieux pour ces personnes.

Tome 3 : ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant