Tome 3 : Obsession

Chapitre 38 : Arès

A peine un pied posé sur le sol sicilien et une alarme se déclenche sur mon téléphone. Avant même que je ne le regarde, mon instinct me hurle de remonter dans le jet. C'est ce que je fais en sortant mon portable de ma poche, lorsque je vois ce qui est indiqué sur l'écran, j'ordonne au pilote de se bouger le cul et de nous emmener très rapidement à Naples sous risque que je finisse par vraiment perdre mon sang froid.

Mia est aller là-bas, dans un coin perdu et j'ai un putain de mauvais pressentiment.

Attends-moi princesse, je te rattraperai.

J'arrive à la localisation indiquée 50 minutes plus tard, trouvant le téléphone de Mia dans le creux d'un tronc d'arbre. Je repère une grande maison à une centaine de mètres et m'y dirige en courant, avec l'impression que chaque seconde pourrait coûter très cher. Qu'à chaque seconde sans que je n'ai Mia sous les yeux, elle pourrait disparaître définitivement.

Cette idée m'est insupportable et mon organe vital pourrait bien briser ma cage thoracique tant la tension que je ressens en ce moment est puissante.

Je ne peux pas perdre cette femme, l'imaginer me donne l'impression d'être poignardé des centaines de fois en plein cœur. Je ne pourrais pas supporter de vivre dans un monde où Mia EVANS n'existe plus.

Tu m'as fait découvrir tant de choses princesse, et je veux que tu m'en fasses découvrir encore plus. Je veux voir le monde à travers tes yeux, je veux que ton regard me dise à quel point je suis important, je veux qu'il me dise encore que moi aussi, je peux être humain. Avançons ensemble princesse, ne pars pas sans moi.

Un hurlement déchire l'air alors que j'arrive près de la porte d'entrée et j'ai l'impression qu'on vient de me déchirer l'âme en deux. C'est Mia qui vient de hurler, et son hurlement m'a glacé le sang, parce que j'ai clairement entendu la douleur atroce qu'elle ressentait en l'exprimant.

Et lorsque j'entre, lorsque mon regard se pose sur elle, la douleur est insoutenable, me figeant sur place.

Ma princesse est assise sur le sol, adossé contre un mur. Elle ne pleure pas, elle semble complètement vide. La respiration saccadée, le regard vitreux, un couteau à la main.

J'inspecte son corps au peigne fin, constatant une seule blessure. Une blessure qu'elle s'est infligée elle-même à la cuisse avec ce couteau qu'elle a dans la main. Lorsque son bras s'arme à nouveau, mon corps réagit tout seul et je me précipite sur elle, attrapant le couteau avant qu'il n'achève sa course dans sa jambe. Il traverse ma paume de main, Mia se fige et le lâche dans la seconde qui suit. Je le retire de ma main et le balance plus loin avant de plaquer Mia contre mon torse.

— Ça va aller princesse, je vais te rattraper. Soufflais-je

— Ça ne va pas du tout.

— On va avancer, Mia. Je ne te lâcherai pas, tu ne m'échapperas pas, tu te souviens ?

— Il avait abandonné et je l'ai tué. Je suis comme lui, je suis...

— Tu es Mia EVANS, ma Mia, ma princesse, ma drogue, mon obsession depuis le début, la mère de mon fils et ça ne changera jamais.

— Je suis...

— Tu es parfaite EVANS, une femme incroyable comme je n'en ai jamais vu. N'ose pas dire ce que tu t'apprêtes à dire.

— Mais...

— Non, princesse. Regarde-moi et dis-moi ce que tu vois. Regarde-moi vraiment comme tu es la seule à le faire, comprends-moi comme tu l'as toujours fait. Regarde-toi à travers mes yeux.