Chapitre 6 - Panique !

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Je sens une main se poser sur mon épaule, me faisant sursauter.

— Sarah ? 


C'est Nathan. Dieu merci, ce n'est que lui qui m'a prise par surprise. Je porte une main à mon coeur, cherchant à calmer les battements incessants de celui-ci. Je suis au bord d'une crise cardiaque. Bien évidemment, mon frère ne passe pas à côté de ma réaction et me demande, perplexe :

- Ça va pas ? T'es toute bizarre...

Je jette un dernier regard autour de nous, furtivement, afin de ne pas paraître plus étrange que je ne l'étais déjà. Ce qui entre nous est déjà trop tard. Je m'empare soudainement du bonnet de mon frère, qui d'un geste tente de le récupérer, et l'enfonce sur mon crâne. Tout en reculant d'un pas, je tiens à ce qu'il me le laisse et lui explique donc :

- J'ai froid, tu peux bien faire ça pour ta soeur ?

Après un bref moment de réflexion, mon frère acquiesce finalement d'un haussement d'épaules résigné, signifiant son acceptation tacite. Il se considérait peut-être comme le mâle alpha, mais vous êtes témoins que je gardais malgré tout le dessus.

Afin de passer à autre chose, je lui demande :

- Merci... Je n'ai rien trouvé pour les filles et toi ?

- J'ai tout ce qu'il nous fallait, on peut passer en caisse.

J'hoche la tête et nous nous dirigeons vers la longue file d'attente. Il a pris les choses que les petites filles aiment, un coffret pour confectionner des bijoux soi-même, un autre coffret pour fabriquer son propre savon ou encore un journal intime personnalisable. Nous n'étions pas doués pour faire des cadeaux, comme vous le savez déjà. Mais il existe une règle dans notre famille, à savoir pas de liste pour le père Noël. Ainsi l'effet de surprise était préservé...

Sous le regard toujours surpris de Nathan, j'ajuste discrètement le bonnet pour dissimuler mes cheveux et remonte mon écharpe. Seul le bout de mon nez sort de ma tenue de camouflage improvisée.

J'allais mourir de chaud. Je peux ressentir la chaleur excessive de la boutique m'enlacer, accompagnée du terrible souffle des radiateurs qui tournent à fond. C'est à croire que les magasins cherchent à chauffer l'extérieur... Il était toutefois hors de question que je me découvre.

Nathan, qui n'avait en réalité cessé de me regarder avec curiosité me dit :

- On dirait que tu veux te cacher... tu évites quelqu'un ?

À ces mots, il se met à son tour à regarder autour de lui. Bien que ce geste va me trahir, je ne peux m'empêcher de le retenir par le bras pour qu'il arrête. Il manque tellement de discrétion qu'il va finir par attirer toute l'attention sur nous... ce que je veux à tout prix éviter. Soudain, une idée me vient à l'esprit, une excuse parfaite. Je lui explique donc :

- C'est une boutique pour les enfants. Je suis en vacances, réfléchis deux secondes et tu comprendras que je fais ça pour couper du boulot.

À mon plus grand soulagement je vois dans son regard qu'il capte enfin le message. Pour me faire comprendre que nous étions maintenant sur la même longueur d'onde, il replace à son tour mon écharpe et brandit le pouce en l'air. Qu'il était naïf !

- C'est OK, tu passes incognito maintenant. Même moi je ne te reconnaîtrais pas si je te croisais.

On se met à rire tous les deux. Dans le fond, je culpabilise de mentir ainsi à mon frère mais j'étais encore plus mal à l'aise à l'idée de lui parler de ma situation. Je crois qu'il y avait un mélange de honte d'être sur Tinbear et d'y avoir rencontré un homme.

Mon nom est SarahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant