Chapitre 16 - Là où tout a commencé

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Mon coeur s'emballe lorsque je me fais la remarque qu'il est encore plus beau que je ne le pensais. Il est juste là, tout près de moi derrière cette vitre. Il arrivait au temps de s'étirer ou se contracter mais en de plus rares occasions, il pouvait également s'arrêter.



    Je pousse doucement la porte du bar et je n'entends pas le bruit de la foule ni la musique qui pourtant retentit telle une cacophonie. Peut-être que des regards curieux se tournent vers moi, mais un seul retient mon attention. Je n'ai pas à le chercher car il est là, devant moi.

    Il me voit à son tour et son expression est indéchiffrable. Il se lève pour m'accueillir. Spontanément, je lui adresse un sourire qui trahit mon plaisir de le voir. En retour, il me sourit et je ressens comme des papillons dans mon ventre. Et je précise que cela n'a rien à voir avec mon envie pressante que j'ai d'ailleurs oublié.

    Je m'approche et nous nous regardons le temps d'un instant, oubliant momentanément la foule qui nous entoure. Dois-je lui faire la bise ? Ma maladresse maladive prend le dessus au moment où il se penche et que je m'assoie. Surpris, il s'arrête dissimulant la gêne de la situation.

    — Excuse-moi, dis-je en me redressant.

    Son sourire me fait comprendre qu'il est amusé. Maladroitement, nos visages se rapprochent et je sens ses lèvres se poser sur ma joue. Un seul baiser. Le rouge me monte aux joues tandis que je replace une mèche de cheveu d'un geste gêné.

    — Je suis heureux de te voir, Socrate.

    Nous nous installons pour de bon cette fois-ci et je remarque qu'il sourit encore. Autant j'avais remarqué ses yeux que je trouvais, comme je lui avais si bien fait remarquer, magnifiques. Mais que dire de ce sourire ! À la fois timide et exprimant une grande joie. Il me fait penser aux enfants qui s'apprêtent à recevoir une surprise attendue depuis fort longtemps.

    Cette surprise, c'est moi, me dis-je.

    — Moi aussi, parviens-je seulement à dire.

    Les mots me manquent. Autant par la situation embarrassante de rencontrer un homme à qui je parle depuis une semaine, autant par cette sensation que je ressens à le regarder. Comment pourrais-je douter de ce qui est en train de se passer ? Je suis en train de tomber amoureuse d'un homme d'un simple regard.

    Ce n'est pas tant sa beauté qui me fait succomber et pourtant il y a de quoi. Ce petit sourire avait suffi à me faire chavirer et l'expression de son regard m'envoutait. Il a, semble-t-il, lui aussi soigné les apparences mais je parviens toutefois à voir au-delà. C'est un moment magique fidèle à mes histoires de princesses.

    — Je te trouve très jolie, me dit-il.

    Ce ne sont plus seulement mes joues qui prennent des couleurs cette fois-ci, mais tout mon visage. Le remarquant, Jérémy émet un petit rire qui ne manque pas de me faire chavirer.

    — Tes yeux sont comme je l'imaginais, je ne m'étais pas trompé, dis-je sans parvenir à détourner le regard.

    Cette fois-ci, Jérémy se met à rire de bon coeur. Je crois qu'il se remémore mon message et je comprends qu'il a très bien compris les circonstances de son envoi. En même temps, comment ne pas s'en douter ?

    — Ça fait drôle de se rencontrer enfin, dit-il. Tu veux quelque chose à boire ? Une bière peut-être ?

    Je comprends bien qu'il me taquine par rapport à mon message, me confirmant qu'il n'est pas dupe. J'apprécie sa façon qu'il a de tourner en dérision la situation, un peu comme pour marquer une complicité naissante.

Mon nom est SarahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant