Chapitre 23 - Sortie des classes

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Sylvie s'excuse auprès de Justine pendant que je me lève. Ne perdant pas de temps, je la suis abandonnant Justine à son triste sort. Il faut savoir que la directrice s'est excusée surtout parce que Justine serait seule à tenir le bureau des plaintes durant ce temps-là. Et croyez-moi, c'est loin d'être un euphémisme. 


 Nous entrons dans le bureau de la directrice. Il a la particularité de donner sur la cour de façon à toujours garder un oeil sur les enfants. Le temps qu'elle fasse de la place sur son bureau, je prends place en face d'elle. Je réfléchis alors aux raisons qui expliqueraient pourquoi elle a besoin de moi, mais sans les trouver. En même temps, c'est que deux semaines sont passées et j'ai quelque peu perdu le fil.

— C'est pour la course caritative que tu organises, me dit-elle enfin. J'aurais besoin de l'autorisation de la mairie, tu m'as dit t'en occuper pendant les vacances.

Tout doucement, les évènements me reviennent. En effet, j'avais organisé pour toute l'école, soit un total de dix classes, une course où les parents s'engagent à verser une somme de leur choix pour chacun des tours effectués par leur enfant à une association. Pour ce faire, j'avais trouvé l'endroit idéal, un parc non loin de l'école qui offre un terrain de premier choix. Et malgré la tournure de mes vacances, j'avais bel et bien pensé à faire la demande.

— Tu fais bien de me le rappeler, je t'enverrai un élève tout à l'heure. J'ai même la demande auprès de la gendarmerie pour qu'ils viennent dans le parc cette matinée là. Ils pourront s'assurer que tout se passera au mieux.

— Très bonne idée, me signale Sylvie tout en cherchant des papiers qu'elle finit par trouver. Tiens, je te donne ça, c'est le projet pédagogique que tu dois remplir.

Je lâche un soupir quand je récupère la liasse de feuilles. On s'étonne de voir les projets diminuer dans les écoles, mais quand on voit la perte de temps et d'énergie que procure la gestion de paperasses inutiles, cela n'a rien d'étonnant.

Avant d'oublier, j'ajoute :

— Un journaliste sera là et restera jusqu'à la remise du chèque qui se fera l'après-midi. Il faudra donc faire une estimation de l'argent récolté sur le temps du midi.

— Je note, j'avais prévu une réunion, mais je la décalerai, précise Sylvie.

Celle-ci s'empresse d'inscrire l'information sur un post-it qu'elle vient coller au milieu de mille autres post-its.

— Le journaliste sera présent durant la course ? Parce qu'il nous faudra les autorisations des parents pour que les élèves puissent être pris en photo.

Je lui confirme l'information d'un hochement de tête. Sylvie prend un nouveau post-it et note dessus « Autorisation photo ». Et hop, ce dernier rejoint les autres.

— Il faudra des dossards de couleur pour identifier ceux qui ne peuvent pas être pris en photo, ajoute-t-elle. Le photographe saura quels sont les élèves à ne pas photographier.

Je passe finalement le reste de la récréation avec elle, poursuivant les préparatifs que représentait l'organisation de cette collecte sportive. Après ça, nous sommes retournés en classe et avons travaillé jusqu'au midi. Durant la pause déjeuner, j'en ai profité pour corriger mes cahiers tâchant de ne pas perdre espoir en tombant sur des erreurs désespérantes. Une fois les cahiers corrigés, je trouve tout juste le temps de préparer mes photocopies pour l'après-midi où nous avons étudié « deux graines de cacao », un incontournable à l'école. Je dois dire que c'est toujours un plaisir de le retravailler mais surtout de le faire découvrir aux élèves. C'est un texte qui capte toujours leur attention et qui ne manque pas de susciter de vives émotions.

Mon nom est SarahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant