Chapitre 3 - Un, deux, trois, ce sera toi

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Reste plus qu'à voir sur quels drôles d'énergumènes j'allais tomber...


J'ai passé toute la fin d'après-midi avec Justine. À mon plus grand soulagement, nous avons fini par parler de tout et de rien. Une fois mis de côté cette histoire de Tinbear, la fin de journée m'a parue plus agréable. Elle m'a ensuite proposée de rester manger en ville, mais j'avais décliné d'un geste de la main. Peut-être une autre fois, lui avais-je alors dit.

    Je suis maintenant devant chez moi et me mets à rechercher mon trousseau de clés dans mon sac. On appelle ça un sac à main mais au vu de la taille du bordel, il serait plus pertinent de l'appeler un sac de voyage.

Mais sait-on jamais, mieux vaut avoir de quoi manger et boire à portée de main ! Une déshydratation soudaine est si vite arrivée...

    Le problème est que mon sac est tellement rempli que je n'arrive pas à trouver mes clés qui ont la fâcheuse tendance à se retrouver tout au fond à chaque fois.

Après usure de ma patience et la mission de récupération accomplie, j'ouvre la porte et sens aussitôt un contact qui m'est familier aux pieds. Socrate est là, belle comme un coeur. Son accueil me fait tout de suite sentir chez moi. Home, sweet home, comme on aime à le rappeler. Et c'était bien vrai.

    Je retire mes chaussures que je range et prends ma chatte dans les bras. Je l'embrasse aussi fort que je l'aime. Autant dire qu'elle en a le souffle coupé. Cependant, elle ne se débat pas, c'est une vraie peluche.

    — Maman est rentrée mon bébé d'amour, lui dis-je en l'embrassant dans le cou. Je ne t'ai pas trop manqué ?

    Je lui parlais toujours comme si j'avais l'espoir d'obtenir une réponse un jour. Admettez que ces petites bêtes nous faisaient faire des choses improbables ! Je lui fais un dernier câlin avant de la déposer au sol.

Mon appartement était impeccablement entretenu. Justine me disait parfois qu'il ressemblait à un catalogue de chez Ikea. C'est que j'aimais marier élégance et propreté. Il me suffisait de rentrer pour ressentir cette atmosphère apaisante empreinte d'un parfum subtil de propreté et de vanille. Il m'arrive parfois d'allumer une bougie. J'aime tellement faire brûler des bougies, mais uniquement celles à la vanille. Toutes les autres odeurs me donnent l'impression d'être dans des toilettes.

Poursuivons la visite, tout au fond, derrière le canapé trône majestueusement une bibliothèque imposante occupant tout le mur. Les rayonnages regorgent de livres aux couvertures chatoyantes, autant de classiques que de navets.

    Ma bibliothèque était imposante, mais ce qui attire généralement le regard est l'arbre à chat qui fait ma fierté. Celui-ci est impressionnant et s'étend vers le plafond offrant un paradis à Socrate. Il y a même des plateformes rembourrées dissimulant mille cachettes pour ma princesse.

Je fonds au moindre de ses faits et gestes.

    — Va dans ton château ma princesse, lui dis-je.

    Obéissante, Socrate grimpe dans son arbre à chat et s'installe de façon à me suivre du regard où que je sois dans l'appartement. Je prends mon téléphone et envoie un message à Justine pour lui dire que je suis rentrée. Sa réponse ne se fait pas attendre. Son message me souhaite une bonne soirée et se termine par un smiley faisant un clin d'oeil. Et tandis que je m'apprête à poser mon téléphone, je reçois une nouvelle notification. C'est encore elle et quand j'ouvre le message je vois qu'il s'agit d'un vocal. Je détestais les vocaux... C'était comme laisser un message sur un répondeur, je me sentais bête à chaque fois.

Mon nom est SarahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant