CHAPITRE 37 - Isabella

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— Vois-tu, Isabella, je suis vraiment déçu. Oui, vraiment déçu, je t'assure. Ce gâteau avait l'air merveilleusement bon.

Clic. Clac.

— J'ai une sainte horreur du gaspillage, termine-t-il.

Je continue de le dévisager avec férocité, tandis qu'il m'attrape par les cheveux et me dirige de l'autre côté de la pièce, là où des grilles recouvrent le plafond. Il attrape mes poignets pour les tendre vers le plafond et les attache fermement dans les menottes prévues à cet effet.

Clic. Clac.

Une fois que je suis bien stabilisée, Hadrian caresse ma joue de manière malsaine, puis s'éloigne.

— Qu'est-ce que vous allez me faire ? Osé-je lui demander, le cœur en délire.

— Voyons, Isabella, je ne vais quand même pas te gâcher la surprise... Sinon, on ne s'amuserait pas autant ! Pouffe-t-il.

— Vous êtes le seul à vous amuser, ici... Ai-je l'audace de lui balancer.

Il rit ouvertement face à mon malheur. Alors, ni une ni deux, je prends mon courage à deux mains :

— Je vous en prie, on peut arranger ça autrement, Hadrian... Osé-je alors, dans un dernier espoir de m'en sortir.

— Ah, vraiment ? Et qu'est-ce que tu proposes ?

Je reste silencieuse quelques instants, tandis qu'il fouille dans un grand coffre de l'autre côté de la pièce.

La plupart des hommes ne jurent que par le sexe. Il en fait indéniablement partie, puisqu'il nous capture pour assouvir ses moindres désirs. Que serait une femme sans ce pouvoir-là ? Je dois en profiter, si je veux avoir mes chances.

Je prends mon courage à deux mains une nouvelle fois, abats mes dernières cartes, et utilise ma voix la plus sensuelle pour m'adresser à lui, tout en écartant légèrement les cuisses :

— Je peux vous donner ce que vous voulez... Minaudé-je.

L'homme se retourne en tenant entre ses mains une sorte d'attirail étrange que je ne reconnais pas. Il baisse les yeux en direction du bas de ma robe, qui laisse apparaître la lisière de mon string tant elle remonte sur mes cuisses.

— Alors, tu penses savoir ce dont j'ai besoin ?

— Le sexe. Avec vous, les hommes, c'est toujours le sexe, assuré-je.

— Mmh... Crois-tu seulement que je sois comme les autres hommes ? Mauvaise pioche, ma belle.

— Vous en êtes un.

— Je suis bien plus que cela, me garantit-il.

— En tout cas, on ne vous enlèvera pas votre narcissisme exacerbé, le provoqué-je.

— Ah, ah, pouffe-t-il en approchant de moi. Je crois que tu n'as pas conscience de tes propres paroles. Maintenant, reste tranquille.

Il étire les bras en direction du plafond, son visage à quelques centimètres du mien. Et même si la peur me prend aux tripes, je ne peux pas m'empêcher de lorgner sur ses traits parfaits. Ses yeux sont si pâles qu'ils miroitent mon reflet et font tinter silencieusement les chaînes qui retiennent mes membres. Ses lèvres pleines, je ne souhaiterais que les mordre. Et pourtant, là, je ne ressens que de la peur. Je ne comprends plus rien à ce qu'il se passe dans ma propre tête, en ce moment.

Quelques secondes plus tard, j'entends un claquement et relève la tête vers le ciel, et je constate qu'il a attaché deux chaînes de plus au plafond.

BOURREAU DES COEURS - TOME 1 - Le BourreauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant