CHAPITRE 58 - Hadrian

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Je constate que Victor a pris soin de ramener la machine que je désespérais de réutiliser un jour. Il l'a placée derrière la croix, dissimulée sous un drap fin.

Parfait.

Rien de tel que le suspense.

J'attrape une chaîne qui pend juste au-dessus du lit, et demande à Isabella de tendre le cou. Je lui passe le collier en cuir autour de la gorge, sans trop serrer. Je lis la surprise sur son visage.

— Mais... Pourquoi ? Me questionne-t-elle.

— Pour m'assurer que tu restes bien sage, petite lionne.

Je me détache d'elle en prenant soin de caresser sa douce chevelure, puis approche de Marjory, les mains menottées dans le dos et attachée à son immense chaîne. Elle est plus attirante comme ça, lorsqu'elle la ferme et qu'elle ne peut plus bouger. Cette femme est une pile électrique, mais pas dans le genre d'Isabella. Non, elle, elle m'insupporte et j'ai déjà hâte d'en finir avec son corps. Je m'approche de la jolie rousse, qui relève des yeux larmoyants dans ma direction.

— Qu'est-ce qu... Vous... Allez m... Faire...? Ose-t-elle m'interroger.

— Ah ah... Tu le verras bien assez tôt, Marjory. Mais attention... Il y a une règle à suivre. Et elle est très importante !

Je m'adresse à elle comme à un enfant que l'on veut mettre dans sa poche. Après tout, son comportement puéril et ses paroles sans queue ni tête me laissent aisément imaginer une gamine devant moi. Si on ne compte pas son corps doté des atouts les plus affriolants.

— Qu... Qu...

— Quelle règle ? Terminé-je à sa place.

Je marque une pause et m'accroupis en face d'elle. J'attrape son menton et la force à me regarder droit dans les yeux. Un frisson la parcourt. Je le sais. Mes yeux sont à la fois hypnotisants et terrorisants. J'ai un charme auquel aucune ne saurait résister, et ça me convient.

— La seule règle est la suivante : tu feras tout ce que je te dis, sans rechigner.

— Quoi...?! S'exclame-t-elle.

— Sans. Rechigner, déclaré-je d'un ton encore plus ferme. C'est bien compris, Marjory ?

— Ou... Oui...

— Bien.

Je relâche son menton, puis me redresse. Et, après avoir lancé une dernière œillade provocatrice à Isabella, attachée sur le lit, je donne mon premier ordre à Marjory :

— Laisse-moi te déshabiller. Je veux te voir nue.

Ce n'est pas simple, évidemment. Ça ne l'est jamais. Souvent, les femmes préfèreraient être violées habillées. Cela leur confère certainement un peu de dignité. Personnellement, je n'y vois aucune différence. Je veux juste me rincer l'œil. Et c'est un droit qu'elles ne sont pas en mesure de me refuser.

La jeune femme ne bouge pas d'un pouce lorsque je me place derrière elle et que j'ouvre la fermeture de sa robe. Elle ne rechigne pas non plus lorsque je baisse son vêtement et que je le lui arrache finalement, perdant trop de temps à me battre avec les liens qui l'entravent et le tissu qui refusait de se laisser manipuler. La jeune femme se retrouve en string, et je constate qu'elle s'est pissée dessus.

— Oh... Il ne t'en faut pas beaucoup, conclus-je en touchant délicatement son épaule. C'est vraiment de la pisse, ou t'es juste une femme fontaine ?

— Je... je...

— Ça ne me dérange pas.

Mon but n'est pas de l'émoustiller. Bien au contraire. Je veux l'effrayer. Je veux voir la peur, la terreur, l'agonie dans ses prunelles. Et je jouis d'avance de ce spectacle.

BOURREAU DES COEURS - TOME 1 - Le BourreauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant