CHAPITRE 64 - Dan

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Le soleil commence à se coucher, offrant mille reflets au ciel étiré par des milliers de nuages blancs que l'azur peine à apprivoiser. Des lueurs rousses à la cime des montagnes enveloppent le temps.

Je frissonne lorsque je sors du taxi et que mes souliers touchent le sol frais de cette fin d'hiver douce que le monde a su nous offrir. Les lueurs tout autour de moi offrent une atmosphère mystérieuse à cette soirée dont je connais déjà le dénouement. Les feuilles des arbres qui jonchent l'avenue offrent des crissements réguliers à mes oreilles, qui se délectent de cette atmosphère paisible avant d'entrer en transe.

Je sors mon téléphone de ma poche, puis envoie un message à Victor :

Moi (texto) :

Je suis arrivé à destination. Tiens-toi prêt !

Victor (texto) :

Je suis en position, Monsieur !

Il n'y a rien de mieux que d'avoir une personne fidèle à ses côtés. Cette personne qui nous suivra quoi qu'il arrive. Je soupire un bon coup, puis m'approche de la lourde porte en bois ornée de différentes sculptures qui gît devant moi, celle qui me sépare encore de mon dîner.

Et je ne parle pas du repas que je m'apprête à ingurgiter.

Je pivote vers la gauche et zieute l'interphone, sur lequel j'arrive à lire, malgré l'effacement des différentes lettres : Harper Jones. Elle a donc un appartement à son nom. Curieux pour une jeune femme comme elle, qui semble plus encline à faire la fête et boire de l'alcool, plutôt que de faire des études. Mais je peux me tromper. L'interphone émet une courte dénotation qui interrompt mes pensées, puis j'entends sa voix cristalline à l'autre bout.

— Andrew ?

— Lui-même ! Confirmé-je, toujours sur le ton de l'humour.

— J'arrive !

Elle raccroche. Je plonge les mains dans les poches, et patiente jusqu'à ce qu'elle me rejoigne. Elle met plusieurs minutes, durant lesquelles j'admire le crépuscule prendre de l'ampleur devant moi. Les teintes orangées et rosées du ciel presque noir me renvoient à mon triste sort : attendre une femme ennuyeuse, pour aller dans un restaurant ennuyeux, pour passer une soirée plus qu'ennuyeuse. Mais je ne me plains pas plus : le résultat sera plus qu'excitant.

— Bonsoir, minaude une jolie voix dans mon dos.

Je me retourne et tombe sur Harper, qui est d'une beauté merveilleuse, ce soir. Je me surprends à baisser les yeux en direction de sa robe noire parsemée de dentelle, couverte d'un manteau en laine, bien cintré sur sa taille.

Au moins, elle sera facile à retirer.

— Bonsoir, Harper.

Elle me sourit. J'en profite pour jouer les amoureux en mirant ses longs cheveux noirs ramenés en chignon parfait sur son crâne, et dont aucun cheveu ne dépasse. Puis, c'est au tour de son décolleté plongeant d'attirer mon attention.

Le message est clair.

— Vous êtes superbe, la complimenté-je d'une voix calme et posée, ce genre de voix qui attire la gent féminine à souhait.

— Vous êtes superbe également...

Elle baisse les yeux et admire mon corps. Ce soir, je me suis paré d'un de mes plus beaux costumes : un trois pièces bleu marine, sur lequel j'ai ajouté une cravate blanche pour casser le côté sombre et mystérieux de ma tenue. Je lui tends alors le bras, et elle s'y agrippe. Elle s'appuie sur moi pour rejoindre le taxi.

BOURREAU DES COEURS - TOME 1 - Le BourreauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant