CHAPITRE 65 - Dan

1.4K 54 73
                                    

— Alors, qu'est-ce qu'on prévoit ? Me demande Victor, amusé.

J'ouvre mon ordinateur portable et allume la première caméra, celle de la grande pièce capitonnée du rez-de-chaussée.

Je retrouve Harper, recroquevillée dans un coin derrière la table à manger, pleurant à chaudes larmes. Victor a pris soin de lui retirer ses escarpins afin qu'elle soit plus aisément manipulable, et lui a confisqué son sac à main – dont son portable et ses papiers.

— Regarde-là... Pauvre petite fille...

La jeune femme est encore plus attirante qu'au début de notre petite soirée, lorsqu'elle m'a rejoint en bas de chez elle : son mascara émet des jets d'encre noire sur ses joues, et son rouge à lèvres rouge me laisse grossièrement imaginer les jets de sang qui sortiront de son corps dans quelques heures.

— Mmh... Elle a l'air vraiment terrorisée, suppose le jeune homme, en croisant les bras à côté de moi.

— Elle l'est. Mais c'est un bon point pour moi.

— Vous le saviez déjà, n'est-ce pas, Monsieur Campbell ?

Mes joues se creusent en guise de réponse. Je continue d'observer la jeune femme qui relève la tête de temps à autre pour observer ce qui l'entoure. Elle est seule pour l'instant, mais bientôt, d'autres femmes viendront la rejoindre, et le jeu pourra réellement commencer.

Sauf si je la tue ce soir.

Ce dont je ne suis pas vraiment certain.

— Quand comptez-vous l'amener dans la Dark Room ?

— Dès ce soir.

— Vraiment, Monsieur ? Ce n'est pas ce que vous faites d'habitude...

— Les temps ont changé, Victor... Il faut bien évoluer, dans la vie, suggéré-je.

— Certes...

Je me lève, contourne le jeune homme et rejoins mon service à Whiskey. Je verse ensuite le fond de la carafe dans un des verres en cristal.

— Un whiskey ? Proposé-je à mon sous-fifre.

— Non, merci, Monsieur. Ça brûle...

— C'est ça qui est bon !

Je porte le verre à mes lèvres. Sa fraîcheur me donne des frissons dans la nuque. La saveur boisée de l'alcool me réchauffe les idées. Il est bientôt l'heure. Je lance une œillade à l'horloge, qui indique presque vingt-deux heures. Ma bite tressaute dans mon pantalon rien qu'à l'idée de violer la jeune femme.

Ça fait tellement longtemps, putain.

— Vous pensez qu'elle est prête pour ce soir ? S'inquiète tout à coup Victor, ce qui est loin d'être dans ses habitudes.

— Oh, que oui ! Confirmé-je. De toute manière, elle n'a pas le choix !

Je repose mon verre, qui tinte légèrement lorsqu'il entre en contact avec le plateau argenté, puis quitte Victor.

Je me dirige vers la salle dans laquelle Harper est prisonnière. Lorsque j'ouvre la porte, je la trouve recroquevillée dans un coin de la pièce, comme je l'avais constaté plus tôt, le plus éloigné possible de la porte d'entrée.

Ce qui, soit dit en passant, ne m'empêchera pas d'aller la chercher.

Elle ne me regarde pas, alors j'avance vers elle à pas de loup pour ne pas la brusquer. Je tiens à observer son déclin de mes propres yeux, en croisant les siens. Je veux les voir vides, enclins à une mort intérieure certaine.

BOURREAU DES COEURS - TOME 1 - Le BourreauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant