CHAPITRE 43 - Hadrian

1.6K 61 24
                                    

La nuit a été longue.

Oui, j'ai passé des heures et des heures à revisionner les vidéos enregistrées provenant de la caméra de la salle de bain, là où Isabella se donnait du plaisir.

Plaisir...

C'est un mot qui me débecte. Pourtant, je le côtoie de près, maintenant. Isabella m'en fait voir de toutes les couleurs à sa manière. Pourtant, je reste toujours le plus fort, bien supérieur à elle en termes d'inventivité et d'intelligence. Qu'elle ne se leurre pas : elle ne réussira jamais à m'avoir. Je suis le plus puissant, d'autant plus que nous jouons sur mon propre terrain de jeux.

Nous sommes sortis, Victor et moi, aux alentours de vingt heures trente, et avons rejoint notre terrain de chasse. Nous changeons à chaque fois. Nous ne courrerions pas le risque de nous faire attraper.

Alors j'y suis, dans ce nouveau bar dansant dans le quartier de Glenwood Springs. Un bar que je ne connaissais pas encore, soit dit en passant. Je suis accoudé au comptoir, au milieu de centaines de personnes qui sont soit alcoolisées, soit ensuquées, soit complètement inintéressantes.

La musique est prenante. La plupart des couples sont déjà sur la piste de danse, tandis que certains hommes célibataires sont venus uniquement dans le but de croquer dans une jolie pomme.

Avec un ver à l'intérieur.

Elles en ont toutes, même la plus douce des créatures.

Il y a beaucoup de monde ce soir. Et de tous les âges. Beaucoup de femmes sont agglutinées sur la piste de danse, cherchant, consciemment ou non, à attirer le regard des hommes. Même si je ne suis pas très doué pour ressentir les choses, je le suis tout de même pour analyser ce qu'il se passe autour de moi. Et ce que je vois, c'est simplement des dizaines et des dizaines de femmes qui n'attendent qu'une chose : se faire inviter pour se faire baiser comme des chiennes. Quant à moi, je reste accoudé au comptoir du bar, à analyser ce tableau désarçonnant.

J'ai eu, au cours de ma jeunesse, profité de ce genre d'expérience : sortir dans un bar ou en boîte, ramener une femme, la chauffer, la baiser... Mais à chaque fois, je rencontrais le même problème : ma bite ne répondait à aucune sollicitation. Et puis, un soir, en compagnie d'une charmante pute que j'avais gracieusement payée, j'ai trouvé mon compte : je l'ai étranglée, j'ai resserré mes mains autour de son cou, si fort qu'elle s'est mise à hurler et se débattre. Et là, ma queue a frétillé. Alors je l'ai frappée sans cesse, dans le visage, dans les cuisses, dans les côtes, jusqu'à ce que ma bite soit dure comme du béton. Finalement, je lui ai donné le coup fatal et là, j'ai voulu pénétrer ce corps inerte, et j'ai joui comme jamais. Ce jour-là, pour l'anniversaire de mes quatorze ans, j'ai compris que j'allais devenir un des hommes les plus redoutés de toute l'Amérique.

C'était le bon vieux temps.

Je suis arrivé il y a une heure à peine, et je crois pouvoir dire que j'ai déjà tapé dans l'œil de bon nombre des femelles présentes. Après tout, rien ne m'étonne : j'ai toujours eu un charisme inexplicable, cette capacité à attirer n'importe qui dans mes filets.

Merci la génétique.

C'est d'ailleurs pour cela que je suis activement recherché. Je crois que même Ted Bundy ne m'arrive pas à la cheville. Personne n'y arrive. Or, comme personne ne connaît mon visage, ils peuvent chercher longtemps. Sans compter que personne n'a jamais retrouvé d'empreintes, ni ne m'a jamais aperçu sur les vidéos de surveillance. Après tout, j'ai des relations dans tous les domaines.

Ils peuvent d'autant plus s'accrocher, que je ne fais jamais la moindre erreur lorsque je capture mes prochaines victimes. Je prends toujours soin de les emporter lorsqu'elles se trouvent dans des ruelles isolées, cachant mes crimes aux yeux de tous. Parfois, je fais tout de même des variantes. Je ne suis pas comme tous ces stupides tueurs en série qui ont une marque de fabrique et qui finalement, se font toujours attraper.

BOURREAU DES COEURS - TOME 1 - Le BourreauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant