CHAPITRE 57 - Hadrian

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La voix éraillée du vieil homme, qui était déjà au service de mon oncle et de mes parents avant lui, débite des centaines de mots à la suite pour m'expliquer comment se déroule sa mission. Et pendant ce temps, collant mon téléphone entre mon oreille et mon épaule, j'ouvre mon ordinateur portable et atteins l'onglet qui affiche les caméras.

— Le transfert doit avoir lieu dans trois jours. Au plus tard.

Voilà enfin la phrase qui m'intéressait. Tout le reste n'était que futilité.

Je clique sur la première caméra qui m'intéresse puis une image nette de la Dark Room s'affiche. Isabella est recroquevillée à côté du lit, à l'opposé du corps d'Alexandra. Elle se balance légèrement de droite à gauche en bondissant tantôt sur une fesse, tantôt sur l'autre. Toujours nue, la moquette doit certainement picoter son épiderme sensible mais, trop obsédée par ses pensées, elle en aurait oublié le caractère désagréable.

Sacrée Isabella...

— Bien, réponds-je tout de même au vieil homme au bout du fil.

— Je dois également vous informer que le Dalia Noir a été mis hors d'état de nuire... Continue-t-il.

Je laisse Isabella se remettre de ses émotions, elle à qui j'ai encore brisé le cœur en milliers de cendres quelques minutes plus tôt, et clique sur l'icône de la caméra suivante, qui m'envoie directement dans la chambre de Victor.

Mmh...

Intéressant...

— Vous voyez que vous vous en sortez bien, John, m'esclaffé-je finalement en rapprochant encore le portable de mon oreille, sans quitter mon écran d'ordinateur des yeux.

J'aperçois Marjory courir dans tous les sens pour chercher une issue. Elle tente d'ouvrir la fenêtre, de sauter par-dessus le lit, d'ouvrir la porte... Mais rien de ce qu'elle pourra entreprendre ne la sauvera. Rien. Sa chatte est vouée à se faire maltraiter de la pire des manières. Et encore, elle devrait s'estimer heureuse que ce soit Victor et pas moi, pour la première fois.

Ça ira crescendo...

— Au fait, vous êtes-vous occupé du petit extra dont je vous avais parlé ? Demandé-je enfin à John, car c'est la seule chose qui m'intéresse.

— Je vais me renseigner afin de vous donner les informations les plus précises, Monsieur.

Le temps qu'il ne me réponde, un demi-sourire se dessine sur mon visage, lorsque Victor attrape Marjory par le cou et qu'il la balance au centre du lit. Les cheveux de la jolie rousse dansent sur les oreillers dans un rythme effréné tandis qu'elle se débat.

Victor se place au-dessus d'elle et empoigne une partie de sa longue chevelure pour maintenir sa tête en arrière et son cou tendu. Je ne sais pas ce qu'il lui murmure à l'oreille, mais il doit certainement lui annoncer ce qu'il compte faire. Je le vois dans les yeux gorgés de larmes de la jeune femme.

Ce petit a des couilles.

Pas autant que moi, mais il en a.

— Monsieur ? M'interpelle alors le vieil homme au bout du fil.

— Oui, John ?

— Nous cherchons encore, Monsieur.

Je ne réponds pas. J'observe le jeune homme sur l'écran, qui baisse l'avant de son pantalon et sort sa queue de son caleçon. La jeune femme continue de se débattre mais elle a beau tenter de donner des coups de pieds, ses bras maintenus par le poids de Victor, rien n'y fait. Elle va se faire violer. J'adore voir ça.

BOURREAU DES COEURS - TOME 1 - Le BourreauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant