Chapitre 15

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Maxine

Samedi 18 septembre 2021

Mon sang ne fit qu'un tour « c'est des cicatrices de menottes sur tes bras », sa phrase tournait en boucle dans ma tête, me provoquant un vertige. Je descendis lentement mes bras qui étaient encore en train de nouer mes cheveux le long de mon corps.

Comment avait-il pu reconnaitre les marques ? Je me redressais avec difficulté, ma tête tournait, je me retenais à la rambarde. Je vis qu'il s'approchait pour m'aider à me relever, d'un mouvement de main je lui signifiais de rester à sa place. Après plusieurs secondes à respirer pour retrouver mon calme je plongeai mon regard dans le sien, il était là, les bras ballants, son joint au coin des lèvres., le regard perdu face à ma réaction.

- Mais putain tu peux pas te mêler de ton cul Mathieu ?

Il sembla décontenancé par ma question, il ne s'attendait pas à ce que je sois énervée. Ma voix était rauque, presque cassée.

- Tu me parles mal, continuais-je sur le même ton, tu es gentil une minute et après tu agis comme un con, on n'est pas pote Mathieu ! Tu es un putain de coloc, le pote de mon frère, le frère de Léna, mais en aucun cas je te dois des explications.

- Max tu...

- Me coupe pas ! Criais-je avec rage, si tu racontes cette histoire de menotte je te jure je fous le bordel dans ta vie.

- Tu me menaces Maxine ? Fit-il en penchant la tête sur le côté, un sourire s'étendait lentement sur son visage.

Il était en train de se foutre de ma gueule ?

- Je te mets en garde.

La porte s'ouvrit à cet instant sur Marcel, en une fraction de seconde il avait compris. Il se précipitait vers moi et me soutenait en passant son bras sur mes épaules, je me raccrochais à lui comme une bouée au milieu de l'océan en pleine tempête. J'avais envie de me jeter par-dessus la rambarde, parler de cette histoire me transporta immédiatement dans cet endroit sordide. Inconsciemment mes poignets me faisaient à nouveau souffrir, je sentais à nouveau le métal froid cisailler ma peau et ouvrir mes chaires. J'étais au bord de l'évanouissement.

- Max ! Max ! Regarde-moi, ne sombre pas, ça va aller. S'inquiétait mon frangin en essayant de me faire avancer vers la porte.

- T'as foutu quoi Polak ? S'énerva le blond à mes côtés.

Mathieu, qui regardait la scène de l'extérieur, comme paralysé, semblait reprendre le fil de ses pensées. Il soupira longuement et pris une taff de son joint qui s'était consumé lentement au bout de ses lèvres sans qu'il puisse bénéficier des effets nocifs de cette merde.

- Mais que dalle frère ! Elle s'est pontée ici j'étais déjà là, pas de ma faute si ta petite sœur supporte pas qu'on lui fasse remarquer qu'elle s'est déjà faite arrêter par les bleus ! S'indigna le décoloré.

- Mais de quoi tu parles ? Max s'est jamais faite embarquer par les flics !

D'un mouvement il me fit me déplacer et un pas après l'autre, nous quittâmes le toit pour rejoindre l'appartement. J'espérais intérieurement que tous les autres colocataires étaient enfermés dans leur chambre et que Léna était dans cette de Mathieu. Je ne voulais pas qu'ils me voient dans cet état, j'avais tellement honte.

Marcel me portait presque dans ses bras, chaque marche était une torture, les larmes coulaient en silence le long de mes joues, brulant ma peau, noyant mes yeux et me privant de la vue. Mon cœur s'emballait, tambourinait dans ma poitrine, mon ventre se tordait dans tous les sens, j'avais l'impression de mourir.

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant