Chapitre 35

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Mathieu

Vendredi 12 novembre 2021

Plus qu'une demi-heure de taf et j'allais pouvoir rentrer, j'étais exténué. Je n'avais pas trouvé le sommeil hier soir et j'avais enchaîné les pilons plus gras au fur et à mesure de la nuit. J'étais arrivé au garage défoncé, les yeux explosés et j'avais galéré à faire le moindre truc aujourd'hui. Heureusement le boss ne s'était rendu compte de rien mais Adrien était venu me faire chier à de trop nombreuses reprises.

Je t'ai demandé de la vendre l'herbe, pas de la fumer Polak, sinon tu vas augmenter ta dette.

- Me casse pas les couilles putain, je suis pas d'humeur.

- C'est ta petite gadji qui n'a pas voulu te faire une gâterie hier soir après notre balade qui te met de si bonne humeur ? Insista-t-il lourdement en souriant.

Je t'ai déjà dit que c'était pas ma meuf. Grognais-je en récupérant des outils qui trainaient sur le sol.

Du coup je peux me la faire ? Elle a un petit cul, rien que de l'imaginer je bande de ouf.

Il me provoquait et je rentrais dans son jeu, mais c'était plus fort que moi, je me retournais pour lui faire face et agrippais le col de son tablier de travail.

Tu ne la touches pas, tu ne la regardes pas et tu restes loin d'elle. Le menaçais-je en le plaquant contre la carrosserie.

Calme-toi gros, il y a pas d'embrouille. Fit-il en levant les mains, un sourire de connard figé sur le visage.

Je le lâchais et il se mit à rigoler, bordel si j'avais pu lui exploser les dents à ce fils de pute. Je m'éloignais de lui et rangeais les outils, il était grand temps pour moi de rentrer, je devais continuer de travailler mes textes et mon flow, et si possible dormir quinze minutes.

J'avais pas prévu de voir de nana ce soir, et il fallait absolument que je trouve une solution avant que les gars ne se posent des questions, déjà avec Lisko c'était tendu, si Yvick repérait quelque chose j'étais au plus mal et si c'était Marcel j'étais carrément mort !

En même temps, rien ne m'empêchait de faire monter une racli ce soir à l'appartement, je devais rien à Max et elle s'était pas empêchée de sortir avec ce mec de sa promo. Le problème était que je n'avais envie de baiser aucune nana, aucune meuf mise à part la brune de l'autre côté du mur de ma chambre.

Je savais que j'avais bien agi hier en l'arrêtant avant qu'il soit impossible de faire marche arrière, même si ça m'avait demandé une force mentale que je ne pensais pas avoir. Il y a quelques semaines, voire même quelques jours, je n'aurais jamais refusé de me coucher avec une meuf si je la trouvais suffisamment bonne. Mais là, je ne pouvais pas lui faire ça, déjà car je commençais à bien retenir la leçon des merdes que j'avais eu sur le dos à cause des meufs qui m'avaient piégées (donc Max fait partie) et je n'avais pas envie de profiter de la situation.

Et Marcel, il fallait absolument que je lui en parle, il allait m'exploser la gueule mais c'était mieux qu'il le fasse maintenant alors qu'il n'y a eu que quelques baisers plutôt qu'après. Je sais très bien que je ne résisterai pas longtemps à la frangine. Mon corps avait été trop frustré hier soir de ne rien avoir droit de plus. 

Je récupérais au vestiaire mon paquet de clopes et un bonnet, j'allumais ma cigarette à peine le pas de la porte passée et je marchais en direction de l'appartement. J'avais une envie terrible de retrouver les gars, de parler musique, de fumer et d'oublier cette vie de merde.

Je passais le pas de la porte pour retrouver Marcel sur le canapé avec Max à ses côtés concentrée sur son ordinateur. Je balançais mes baskets dans l'entrée, récupérais un paquet de gâteaux dans le placard et m'effondrais à côté de la brune qui n'avait pas relevé la tête depuis mon arrivé.

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant