Chapitre 44

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Maxine

Samedi 25 décembre 2021

Je ne comprenais pas la réaction de Mathieu, je n'avais rien fait de mal que d'avoir partagé une voiture pendant dix malheureuses minutes avec Elyo, ce n'était rien comparé à ces dizaines de clichés de nous deux en train de s'envoyer en l'air dans la chambre du décoloré. Qui pouvait bien avoir pris ces photos ? Pire est-ce qu'il y en avait un double quelque part ? Si elles terminaient sur les réseaux sociaux j'étais foutue, mes parents allaient avoir raison. Un putain d'aimant à problèmes.

L'avantage était que Mathieu était exactement comme moi sur ce point-là, il était incapable de ne pas attirer les problèmes et de se comporter correctement. Il avait tiré la gueule tout le reste de la soirée, sa grand-mère comme son père n'avaient rien relevés, Enzo s'était endormi sur le canapé, un robot entre les bras, du papier cadeau froissé en guise de couverture.

Nous avions pris congé de sa famille aux alentours d'une heure de matin, j'étais maintenant sur le siège passager de sa voiture, le petit carton entre les mains, une enveloppe contenant de l'argent sur les genoux, cadeau de sa famille.

Le trajet se fit dans un silence religieux, arrivés à l'appartement, le décoloré passait devant moi, les mains dans les poches, il sortit uniquement les clefs pour rentrer je lui emboitais le pas et claqua celle-ci. Je me déchaussais et je l'entendis déjà dans la chambre en train de claquer violemment les volets.

- Putain de merde ! Hurla-t-il.

Je n'avais pas la force de le rejoindre, j'étais tellement angoissée dans cet appartement, l'air me semblait désormais avoir quitté ces pièces, je posais le carton au sol et m'appuyais au mur. Je regardais la cuisine dans l'ombre de la nuit, le salon avec ces cendriers constamment pleins et les manettes de jeux en désordre.

Je me ne redressais pas et je me laissais tomber sur le sol, fermant les yeux une seconde pour que le sol arrête de tanguer. Je sentais la crise de panique arriver. Il fallait absolument que je me concentre sur ma respiration, mais mes oreilles commençaient déjà à se boucher signe que c'était trop tard. Je pris le peu de courage que j'avais encore dans mon corps pour faire la seule chose d'utile dans ce genre de moment qui ne m'était pas arrivé depuis mon arrivée à la coloc.

- Mathieu ! Implorais-je avant de tomber.

Je l'entendis se précipiter et glisser vers moi et me prendre dans ses bras avant que ma tête ne heurte le parquet de l'entrée.

- Max ! Max ! Max ! Reste avec moi s'il te plait ! Max !

***

- Je suis désolé mon frère je savais pas quoi faire.

C'était la voix de Mathieu. Je reprenais doucement mes esprits, j'étais dans le lit du décoloré, je reconnaissais son odeur sur les draps, mon cœur avait arrêté de vouloir sortir de ma poitrine et je me sentais apaisée. J'avais l'impression que la crise n'avait pas été trop forte.

Je sentis quelqu'un s'assoir sur le lit et poser une main sur mes cheveux.

- T'as bien fait de m'appeler, raconte-moi.

Marcel !

Mathieu avait appelé mon frère à la rescousse. Est-ce qu'il était fou ou est-ce que c'était une preuve d'amour ? J'essayais de ne pas trop augmenter mon stress et me contenta de prendre une grande inspiration, me concentrant sur les voix de Mathieu et de Marcel.

- J'ai reçu chez ma grand-mère des photos alors qu'on était en train d'ouvrir les cadeaux de Noël et...

- Attend t'as amené ma sœur dans ta famille pour Noël ? L'arrêta mon frère.

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant