Chapitre 27

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Maxine

Vendredi 22 octobre 2021

Au premier contact de ses lèvres sur les miennes j'avais eu un putain de flashback, je me revoyais la tête dans la bassine, au bord de la noyade, à crier quand elles me relevaient la tête, à m'étouffer avec mes larmes, à les supplier d'arrêter, à avoir envie de mourir pour arrêter se supplice.

Je ne ferai pas deux fois la même erreur, je repoussai en pressant légèrement son torse, il se recula comme conscient de ce qu'il venait de faire.

On va rentrer. Se contenta-t-il de dire, la voix beaucoup plus grave et basse que d'habitude.

Je n'osais même pas parler, j'étais sous le choc.

Mathieu m'avait embrassé, c'était un baisé doux et spontané, j'avais senti tout mon corps se couvrir de chair de poule, en demandant plus. Mais c'était inévitable, déjà car embrasser Mathieu c'était comme embrasser mon frère.

Ho bordel...

Si Marcel venait à être au courant de cette histoire, il massacrerait Mathieu et il m'enverrait dans un couvent. Je jetais un œil à Mathieu qui comprit instantanément mes pensées.

Tu diras rien ? Demandais-je la voix fébrile.

J'ai pas envie de me faire défoncer par ton frère, oublie, il s'est rien passé.

Il s'est rien passé...

C'était si facile à dire, il alluma une cigarette et baissa légèrement la vitre pour y faire tomber la cendre au fur et à mesure de la combustion de celle-ci. L'ambiance était bien moins détendue que lors de l'allée, j'avais enfin l'impression d'avoir une relation normale et amicale avec lui, et il était venu tout gâcher avec ce baiser.

J'allais devoir encore une fois mentir à Marcel pour lui. Même si je n'avais rien fait, la confiance de Marcel envers moi avait beaucoup diminué, surtout depuis que le décoloré m'avait mis dehors, il remettait sans cesse ma parole en doute. Si Mathieu voulait lui dire que j'avais joué les allumeuses et que je m'était jetée sur lui, il le croirait lui.

Il se gara derrière l'appartement, je sautais presque de la voiture encore en marche et me dirigeais vers l'immeuble où se trouvait notre appartement. Mathieu sur mes talons, la clope toujours au bord des lèvres, il s'était plongé dans le mutisme.

Arrivés dans la colocation, il n'y avait personne, je pris la direction de ma chambre pour retirer ces fringues débiles. J'avais voulu faire un effort sur ma tenue mais ce collant me donnait envie de l'arracher et de le jeter la poubelle à tout jamais.

Bonne nuit Ma...

- Désolé Max. Me coupa-t-il.

C'est rien, franchement on va pas en faire tout un plat. Soupirais-je.

Je n'avais clairement pas envie de repenser encore et encore à ses lèvres sur les miennes et à sa capacité à me faire perdre le fils de...

Nan c'est pas de ça que je te parle, pour ton histoire, ces grosses putes ce qu'elles t'ont fait c'est pas possible. Je sais que les flics c'est des connards mais t'as porté plainte ?

- Non... Je ne voulais pas que tout le monde sache ce que j'avais fait.

Il me regarda surpris, puis il fronça les sourcils et avança d'un pas vers moi, me faisant reculer, autant garder ses distances de sécurité.

Je te savais chiante et aimant à problèmes ma reus, mais jamais j'aurais pensé que t'étais conne.

Il me planta devant la porte de ma chambre et claqua la porte de la sienne.

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant