Chapitre 42

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Maxine

Jeudi 23 décembre 2021

Première bouffée d'air frais, c'était enfin la fin des partiels et le début des vacances. Léna à mes côtés massait son poignet douloureux. J'allais passer les fêtes de Noël à la coloc, Yvick et Lisko étaient déjà partis et Mathieu ne m'avait pas dit ce qu'il comptait faire. Il charbonnait encore plus au studio qu'au garage, je ne le voyais presque plus. Il n'avait plus le temps de gérer la coloc, j'avais fini par nous trouver un nouveau colocataire, qui n'était jamais là, il payait c'était le principal. Léna avait voulu prendre la chambre, mais je ne me sentais pas à l'aise d'avoir une relation avec son frère sous le même toit qu'elle, Mathieu était d'accord avec cette réflexion et lui avait dit que maintenant que le rap lui permettait de vivre, il allait vraiment lui trouver le petit studio qu'elle méritait.

J'avais gardé ma chambre, les soirs où le décoloré préférait rester au stud' je retrouvais mes quartiers, même si j'avais changé les draps et fait le ménage dans cette chambre de l'enfer je n'arrivais pas à oublier que de nombreuses filles étaient passées dans ce lit. J'essayais de ne pas y penser mais ce n'était pas toujours très facile de faire abstraction du passé du polonais, surtout quand j'étais seule dans son lit à lui envoyer des messages pour qu'il rentre.

Les garçons n'avaient pas eu trop de mal à s'habituer au fait que l'on agissait maintenant comme un couple devant eux, ils se moquaient régulièrement de la crédulité de Mathieu, de sa douceur dans ses gestes avec moi ou encore de son regard bienveillant qu'il me portait. On n'avait pas encore défini les traits de notre relation, on était juste ensemble dès que l'on pouvait l'être.

Je file Max, dis à Mathieu que maman voudrait qu'il vienne pour le 25, elle veut lui donner son cadeau.

- Ça marche. Profite bien des vacances, à bientôt.

Elle me fit un signe de la main et je pris la direction du métro pour rentrer. C'était les fêtes de Noël et je n'avais pas prévu de rentrer chez mes parents. Ils n'avaient pas essayé de me contacter depuis que le décoloré était venu me chercher, et je n'avais pas envie de renouer le contact. Tant pis, je passerai Noël devant la télé avec du pop-corn et des crêpes.

Le métro était bondé, entre les gens qui partent en vacances et ceux qui arrivent c'était quasiment impossible de rentrer. J'observais de loin Elyo qui malgré ses efforts n'était pas parvenu comme moi à rentrer dans la rame. Je ne lui avais pas parlé depuis que Mathieu lui avait cassé la gueule dans son appartement, mais en m'entendant rire de nos mésaventures il fit quelques pas pour me rejoindre.

Franchement quelle merde ce métro ! Je vais jamais pouvoir rentrer chez moi.

- Moi non plus, ça va être compliqué.

- Tu veux qu'on partage un Uber ?

- Je sais pas si c'est une bonne idée Elyo, la dernière fois c'était... Tentais-je pour me défiler.

Il me regarda et secoua la tête en souriant.

J'ai compris quand ton mec a déboulé pour me péter la gueule que j'avais fait une connerie, si je te le propose c'est comme un ami ou à la limite une connaissance de promo.

Je réfléchissais à sa proposition, si je n'en parlais pas au polonais je ne risquais pas grand-chose. J'acceptais la proposition d'Elyo et nous remontâmes jusqu'à la surface, en quelques minutes un chauffeur nous attendait et j'allais finalement mettre moins de temps pour rentrer. Elyo gardait ses distances, il n'évoquait plus Mathieu et se contentait de me parler des cours, arrivés devant chez moi je le saluais et lui promis de lui virer le montant de la moitié de la course.

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant