Chapitre 40

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Maxine

Vendredi 26 novembre 2021

Quinze jours s'étaient écoulés depuis ce fameux jour, nos parents étaient venus nous récupérer à l'appartement et je n'avais pas décroché un mot. Je n'avais pas prononcé une seule parole à ma famille depuis quinze jours. Mes parents ayant abandonnés très rapidement, se contentant de regarder leur fils, le seul digne à leurs yeux, et de secouer la tête. Cependant, Marcel avait fait preuve d'honnêteté et m'avait dit que c'était à moi de leur raconter toute l'histoire et qu'il ne s'en mêlerait pas, pour une fois. J'avais donc préféré le silence plutôt qu'une salve de reproches, de critiques.

Marcel m'emmenait tous les matins en cours en sortant de son travail et il venait me chercher tous les soirs avec la voiture de nos parents, malgré les kilomètres, il mettait un point d'honneur à ne pas me laisser seule à l'extérieur, observant constamment autour de lui pour vérifier si la voiture du polonais n'était pas dans les parages. Il ne me laissait jamais assez de temps libre pour me rendre à l'appartement. Léna s'inquiétait tous les jours de mon état, elle essayait de me faire rire, en vain. J'avais l'impression d'être une coquille vide.

Elle ne m'en voulait même pas pour cette histoire, elle m'avait prise dans ses bras, m'avait laissée pleurer contre son épaule et avait décidé de tout faire pour me remonter le moral.

Elyo faisait son maximum pour nous éviter et je le remerciais pour ça, je n'avais pas envie d'être confronté à lui pour l'instant.

Malgré cet éloignement forcé et ce retour aux sources, je ne perdais pas le contact avec les gars et encore moins avec Mathieu. Yvick m'envoyait tous les jours un message pour me demander si j'allais bien et le décoloré, malgré ses longues journées au travail et ses débuts en studio qui lui prenaient tout son temps libre, restait tout le temps en contact avec moi. Cela réchauffait mon cœur de voir qu'il était là et qu'il ne me laissait pas tomber.

Il me manquait terriblement, la coloc me manquait terriblement. J'avais l'impression d'avoir brisé quelque chose en couchant avec Mathieu et pourtant si c'était à refaire, je recommencerai mille fois.

Il était maintenant vendredi soir et je n'avais pas envie de partager le repas avec mes parents, leurs regards accusateurs me donnaient envie de vomir, je faisais faire de la route à leur fils et augmentait sa fatigue, quelle fille indigne j'étais. J'avais récupéré dans la cuisine de quoi me faire un sandwich et j'avais verrouillé ma porte pour que personne ne vienne me déranger.

Il fallait que je révise, je commençais les partiels dans une semaine et je n'étais absolument pas prête. Si je loupais mon semestre, mes darons allaient clairement m'envoyer dans un couvent sans aucun contact avec l'extérieur.

TAP

TAP

Je redressais la tête vers ce bruit.

TAP

Qui est le connard qui jetait des trucs sur ma fenêtre ? Je m'approchais de celle-ci pour l'ouvrir et hurler contre l'intru et ses manies particulières.

J'ouvris celle-ci rapidement et remarquai Mathieu en bas, dans mon jardin, sweat noir avec capuche sur la tête, trois cailloux dans la main, immense sourire aux lèvres.

Mon cœur avait failli exploser, j'étais tellement surprise de le voir ici.

- Tu me laisses monter Juliette ?

- D'où tu connais Roméo et Juliette toi ? Chuchotais-je en le voyant s'approcher du mur.

- Je suis un grand romantique. Bouge je vais essayer d'escalader.

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant