Chapitre 30

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Maxine

Dimanche 7 novembre 2021

J'émergeais difficilement de mon lit vers midi, la soirée de la veille m'avait cassée. Je n'avais pas arrêté de repenser à cette soirée, à moi en train de supplier Mathieu de sortir de ces chiottes de merde où il allait se taper cette pute de Solène. J'étais dans une rage monstrueuse, j'avais cru que mon cœur allait exploser, ma tête me hurlait de défoncer cette porte et de ne pas le laisser faire. S'il ne m'avait pas écouté je pense que je serais tombée dans la folie avec Yvick comme seul soutien pour me relever.

Ma gorge me faisait souffrir, j'avais trop hurlé et je regrettais amèrement cet excès. J'enfilais un sweat de Marcel avant de sortir de ma chambre tout en attachant mes cheveux en désordre au-dessus de ma tête en un chignon qui tenait par la grâce de dieu.

- Lu'. Fis-je en entrant dans le salon-cuisine sans savoir qui était vraiment debout, essayant encore de faire tenir ma masse de cheveux brun avec mes mains et un élastique entre les lèvres.

- Salut feignasse.

Je redressai enfin la tête pour constater qu'il n'y avait que Mathieu installé contre le plan de travail, un café dans la main gauche, une clope dans la droite portant encore les marques de blessure de la veille, habillé, douché, prêt à décaler.

- Ils sont où les autres.

- Ils dorment.

- Donc je suis pas une feignasse. Tu vas où comme ça ? Demandais-je curieuse de le voir prêt un dimanche.

- Une course pour mon daron. Répondit-il précipitamment.

- T'es à cinq minutes ? Tu pourrais me déposer à la salle ?

- J'ai pas le temps Maxine, prend le métro. S'énerva-t-il en vidant d'un trait son café.

Je me tournais pour le regarder de haut en bas, quelle mouche l'avait piqué pour me parler sur ce ton ? Depuis que j'étais revenu à la coloc il était plus facile à vivre, j'avais l'impression d'être de retour il y a deux mois quand il était agressif dès que j'ouvrais la bouche.

- Tu vas te détendre mon gars, je t'ai posé une question, pas besoin de faire le caïd avec moi.

- C'est pas parce que tu m'as sorti d'un bourbier hier que je te suis redevable. Continua-t-il sur le même ton.

- Alors si, de un parce que sans moi tu serais en train de te morfondre dans ta chambre à essayer de te convaincre que tu ne seras pas avec un nouveau-né dans les bras dans neuf mois, et deux j'ai super mal à la gorge à cause de toi.

- Ca t'es pas la première à me le dire mais souvent c'est à cause d'autre chose. S'amusa-t-il en lançant sa phrase graveleuse.

- Tu me fatigues Mathieu. Soupirais-je en récupérant un biscuit  prince dans son petit paquet bleu.

- Bon vas-y je t'attends cinq minutes, va te préparer je te dépose. Abdiqua-t-il en terminant son café.

- Merci Math.

Je n'eu pas le temps de voir sa réaction à l'utilisation du diminutif jusque là exclusivement réservé à Léna et me précipita dans ma chambre me changer avant que le décoloré change d'avis. Il était capable de partir pendant que j'avais le dos tourné juste pour me faire chier, il ne valait mieux pas courir le risque.

Vêtue de ma tenue de sport, cheveux à peine brossés, mon sac sur l'épaule je retrouvais mon chauffeur devant la porte d'entrée. Nous descendîmes les escaliers et je le retins d'un geste alors qu'il voulait couper la route à une femme sortant du cabinet médical. Il grogna me faisant lever les yeux au ciel, définitivement il n'arrivait pas à faire preuve de politesse.

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant