Chapitre 32

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Maxine

Lundi 8 novembre 2021

Mon réveil allait bientôt sonner pour m'indiquer d'aller en cours, je n'avais quasiment pas dormi de la nuit, je n'arrêtais pas de repenser à hier. Je repensais à ce dealer, ses cheveux gras, au sac d'herbe planqué sous le lit de Mathieu, et à lui, à ses lèvres et aux nombreux baisers échangés.

Lorsque les flics étaient passés devant nous, nous étions montés dans le RER blindé malgré qu'on était dimanche et on avait fait tout le trajet collé l'un à l'autre, au fonds de la rame, à lutter contre l'envie terrible de se sauter dessus.

Je ne comprenais même pas ce qu'il m'arrivait, j'avais eu une peur terrible, j'avais l'impression de retourner dans le cauchemar de la cave, c'est le décoloré qui m'a permis de ne pas sombrer à nouveau, je me tenais à lui, s'il avait été une bouée au milieu de l'océan jamais je ne l'aurais lâché.

Ensuite, c'était un peu plus flou, il m'avait embrassé sous l'abri bus et je n'avais pas pu le repousser, je n'en avais tout simplement pas envie. Mon cœur s'était emballé, mon corps vibrait sous ses caresses, sous ses lèvres.

J'avais eu ensuite cette idée débile en attendant le RER, je crevais d'envie de le sentir à nouveau contre moi, de sentir mon corps se couvrir de chair de poule, de sentir tous les pores de ma peau, la racine de mes cheveux, et mon cœur tambouriner contre ma poitrine. Il n'avait même pas essayé de me contredire ou de se moquer de cette technique ridicule pour éviter les flics, il s'était jeté sur moi et nous nous étions embrassé pendant de longues minutes avant de monter dans cette foutue rame.

Arrivés proches de l'appartement, j'étais montée en premier et il avait attendu une demi-heure avant de rentrer. Personne ne nous avait posé de question, et j'avais fini sous la douche à rafraichir mes idées brulantes.

Comment est-ce que j'allais pouvoir regarder Léna dans les yeux après avoir embrassé à plusieurs reprises son frère ? Je n'avais clairement pas envie d'y aller...

- Max ton réveil putain ! Hurla Lisko de l'autre côté du mur.

- Pardon. Grognais-je en coupant mon téléphone.

Je me levais et allais directement à la salle de bains, récupérais ensuite mes affaires et me dirigeais vers la machine à café dans l'espoir de remplir ma thermos du liquide noir. Marcel m'avait acheté ça le mois dernier et j'appréciais assez l'utiliser, cela aurait été mieux s'il n'y avait pas eu l'énorme logo du PSG dessus, mais bon, je me fondais dans le décors avec.

- Ca va la frangine ? Me demanda Marcel qui venait de sortir de sa chambre.

- Ca va, je pars en cours là.

- T'as deux minutes ?

Je me retournais vers lui pour l'interroger du regard, il était rare que mon très cher frère se réveille un lundi matin pour me faire la causette alors qu'il travaillait de nuit à partir de 18 heures. Il profitait souvent de ses rares matinées tranquille pour dormir.

- J'ai eu une conversation avec le Polak.

Bordel pourquoi je suis pas au courant de ça moi ? Quand ? Pourquoi ? Est-ce qu'il est au courant qu'on s'est...

- Arrête de faire cette tête, c'est pas grave si tu lui as dit pour ce qu'il t'était arrivé à Lyon.

- C'est lui qui te l'a dit ? Demandais-je la bouche sèche.

- Nan je m'en suis rendu compte tout seul, tu peux rien me cacher Max tout se lit sur ton visage. Et j'ai vu que t'étais proche de lui.

Tu lis tout sur mon visage hein ? T'arrives à lire le fait qu'il m'a embrassé comme on ne m'avait jamais embrassé avec un sac bourré d'herbe à mes pieds ? Que je me suis sentie vivante, enivrante, désirable pour la première fois depuis des mois ? Que mes lèvres portent encore les stigmates de ses baisers ?

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant