CIGARETTE - PLK

Chapitre 14

Mathieu

Samedi 18 septembre 2021

Léna m'attendait à côté de la porte, un sac sur les genoux, les yeux rouges, elle avait encore pleuré. Ma mère m'avait ouvert la porte, le visage grave, elle ne maintenait pas mon regard accusateur. J'avais beau essayé, je n'arrivais pas à ne pas lui en vouloir. Si elle était dans cet état c'était à cause de son père, une mère ne devrait pas laisser son enfant pleurer ou encore le laisser chez sa grand-mère pour l'élever, mais c'est une autre histoire.

Ne transpose pas Polak.

Sans un mot, je récupérai son sac et me dirigeai vers la sortie, si j'entendais un mot de la part de son père je pense que je lui explosais ses dents et que je m'en faisais un collier avec. Heureusement, il ne se manifesta pas. D'une main, je guidais Léna à l'extérieur, puis dans l'ascenseur, et enfin nous sortîmes de cet angoissant immeuble.

J'allais devoir trouver une solution pour ma petite sœur, elle ne pouvait pas vivre avec moi dans l'appartement, j'allais la garder deux jours mais ensuite il faudrait qu'elle retourne avec sa mère ou qu'elle se trouve un appartement, mais en quelques jours c'était quasiment mission impossible.

Elle aperçut ma voiture et se figea en observant Maxine sortir du côté passager.

- Léna ? Demanda la gamine.

- Max ! Mais qu'est-ce que tu fais là ? Depuis quand tu connais mon frère ?

La brune sembla aussi surprise que ma sœur, depuis quand elles se connaissaient les deux d'ailleurs ? Je comprenais plus rien.

- Attend c'est lui ton frère ? Le frère modèle, parfait sur tous les points qui fait de la musique c'est Mathieu ?

Max s'en déboitait la mâchoire tellement elle n'en revenait pas, c'était quoi cette histoire ? Mon regard partait de l'une à l'autre en essayant de comprendre ce qu'il se passait.

- Et tes colocs c'est mon frère et ses potes ?

- Mais bordel vous m'expliquez comment vous vous connaissez vous deux ? Râlais-je en faisant tomber le sac de ma sœur par terre.

- C'est ma pote de fac ! S'exclama Léna comme si c'était une évidence en se détachant de mon emprise pour la prendre dans ses bras, Maxine se tendit immédiatement sous ce contact et chercha dans mes yeux une corde pour se rattacher et mettre fin à cette étreinte.

Malheureusement j'avais envie de la laisser se débrouiller, je me retrouvais au milieu d'une situation que je n'avais pas contrôlé et j'avais horreur de ça. Si les deux se connaissaient, ça allait jacasser pendant des heures dans l'appart et je n'avais pas envie de ça. Je tournais la tête vers l'immeuble derrière moi, j'avais la désagréable impression d'être observé.

Mon regard croisa celui du nouveau mari de ma mère, à la fenêtre depuis la chambre de sa fille, il nous observait avec rage, même avec la nuit qui était tombée je pouvais remarquer facilement qu'il avait envie de m'exploser la tête contre le capot de ma caisse, t'inquiète pas mon vieux j'ai mieux pour toi.

Je ne pouvais pas m'en empêcher, je souriais du plus que le pouvait en levant la main. J'allais multiplier sa colère en agissant de la sorte mais j'avais envie qu'il comprenne qu'entre lui et moi, Léna me choisirait toujours.

- T'as même vu Mathieu rapper !!! S'exclamait Léna, des paillettes dans les yeux, elle avait déjà complètement oublié sa peine.

- Léna c'est bon, on se calme, monte dans la voiture je vais pas crécher ici. Soufflais-je. Max, on en discute quand on rentre.