~Desch ~
Strange guy
Réveil, petit déj prit sur le pouce et route jusqu'au travail, voici le résumé de ma matinée depuis que j'ai émergé, une tasse de café à la main, j'essaie encore de garder les yeux ouverts plus de 45 secondes quand Reine, ma cheffe de service entre dans la cuisine.
- Salut Reine...
Un bâillement s'invite à la fin de ma phrase et mon interlocutrice esquisse un sourire en me tapant sur l'épaule.
- T'as encore loupé ton réveil ?
- Comment tu sais ?
Elle rigole.
- Une intuition.
Je fronce les sourcils et prend une gorgée de mon café, grimace, il est trop fort, dégueulasse.
Je repose ma tasse sur la table et relève les yeux. Ma supérieure est en train de regarder les plannings de chacun, l'air tourmentée.
- Tout va bien ?
La brune soupire en se tenant le front.
- Nope, manque de personnel, je n'ai personne pour m'occuper du patient de la chambre 112, et sa mère me harcèle pour qu'il ait une personne attitrée, comme si on ne manquait pas déjà assez de main d'œuvre ! Je te jure ces bourges !
Je glousse et m'affale sur le dos de ma chaise.
- Bienvenue dans le monde réel ma grande.
Elle descend les yeux vers moi et les redirige sur le tableau blanc, rempli de petits post-it jaunes.
- Mais...Petite question, il est là depuis quand ce patient ?
- Depuis quatre mois...
- Et comment vous avez fait jusqu'à maintenant ?
Nouveau regard vers le bas de sa part.
- C'était Céline qui s'occupait de lui, mais elle est partie en congé mat.... et je crois que ça l'arrangeait bien parce qu'elle n'aimait pas du tout ce gars.
Un silence s'installe. De longue minutes. Le retour du silence anxiogène et en prime un mauvais pressentiment.
- Mais dis-moi, t'es vacant toi non ?
J'avale difficilement ma salive, ne sachant que trop bien ce que ma boss va me faire.
- N'y penses même pas Reine, je ne suis pas encore prêt, pas alors que la mort de madame Smith est si récente...
- Tu sais mon petit Desch, dans ce métier on voit des gens mourir tous les jours, tu te rends compte de ce que ça donnerait si tout le monde faisait le deuil de toutes les personnes qu'il voyait mourir ?
Cette fois c'est moi qui baisse les yeux, je sais que Reine à raison mais...Je suis trop sensible je n'y peux rien !
- Je t'assigne le 112.
- Pardon ?! Non non non !
- Ce n'est pas une question, on ne discute pas les ordres de sa supérieure Desch.
J'allais riposter mais elle sort de la pièce, pour repasser la tête dans l'entrebâillement de la porte.
- Bienvenue dans le monde réel mon grand.
Puis elle part définitivement cette fois, son rire résonnant dans les couloirs vides alors que je m'affale sur la table, la tête dans les bras.
*****
Je suis devant la porte du fameux « patient 112 ». Ou plutôt bloqué sur le pas de la porte.
Pourquoi ?
Parce que je suis clairement en sueur !
J'ai lu le dossier de ce mec et franchement ça ne donne pas vraiment envie.
Apparemment il a des troubles de la personnalité, d'où son internement ici.
Bon. Je prends mon courage à quatre mains et me décide enfin à passer le pas, dans tous les sens du terme.
J'ouvre doucement la porte de la chambre, j'entre, sans gestes brusques, et balaye la pièce du regard.
Personne à première vue, je m'engage un peu plus franchement dans la pièce et fait un tour sur moi-même, confus, il est passé où ?
Au moment où j'arrive à 359°, je tombe nez-à-nez avec un torse.
Je me cogne la tête et me frotte le front. Je vais encore avoir une bosse. S.U.P.E.R.
En parlant, je relève la tête et voit un homme, aux environs de 30 ans, cheveux ébènes lui retombant sur les épaules, peau pâle et yeux d'enfer, littéralement, aussi noirs que les enfers.
Je ne finis pas ma phrase, trop occupé à détailler mon nouveau patient.
Le garçon se décale et recule pour s'asseoir sur son lit. Il se plie en deux plutôt, parce qu'il est gigantesque ! Il doit faire dans les deux mètres je pense.
- Je suis ton nouvel infirmier, la précédente est partie en congés maternité... tu peux m'appeler Desch.
Je tends ma main vers lui mais il se contente de la regarder pour finalement se détourner, les yeux rivés sur sa fenêtre, rideaux fermés.
J'avoue que le vent que je me suis pris ne m'a pas vraiment plu : j'essaye de faire des efforts pour paraître sympathique et lui ne daigne même pas me dire bonjour.
Je n'ai plus envie de faire la conversation. Je lui fais ses soins, et sors de la pièce sans demander mon reste.
Je sens que les prochains mois promettent d'être longs.
Youpi.
*****
Voila pour ce chapitre 2 ! je suis désolée mais je fais des chapitres extrêmement courts ( a l'inverse de Projet 112 qui eux pour le coup sont particulièrement longs je trouve parfois ! je ne sais pas doser !!)
Bref ! nos deux protas font enfin connaissances !! enfin connaissance est un bien grand mot ! mais vous allez voir la suite vous réserve bien des surprises !
en espérant que ça vous a plu !!
bye !!
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Light in the darkness
RomanceD'apparence, Desch a tout d'un jeune homme banal, infirmier lambda dans une clinique psychiatrique, il passe inaperçu. Personne ne soupçonne l'enfer qu'il a vécut étant plus jeune est c'est bien mieux comme ça, moins on le voit, mieux il se porte. ...