Chapitre 15

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 ~ Desch~

Voltage

Je referme la porte de mon casier et dépose un carton rempli d'affaire sur le banc des vestiaires. Je viens vraiment de me faire renvoyer ?

Je passe dans le hall, rasant les murs pour ne pas paraître plus pitoyable que je ne le suis déjà. Heureusement Rodrik ne travaille pas, je n'aurais pas à supporter son regard plein d'incompréhension.

Je passe devant l'accueil et remarque que la pièce est vide. Tant mieux je n'aurai pas à donner d'explication à Jocelyne. J'entre pour déposer les clés des différents locaux et heurte une boite en plastique transparent qui bascule vers l'avant et s'écrase sur le carrelage de la pièce dans un bruit sourd. Si avec ça j'ai pas alerté toute la Terre de ma présence c'est qu'ils sont tous bien bouchés.

Je ramasse tout le bazar que je viens de créer et mes mains s'attarde sur ce que je viens d'attraper.

Une portable, en même temps logique je viens de faire tomber la boite où son ranger les téléphones des patients.

Mais celui que j'ai dans les mains attise ma curiosité, sur la coque, un message qui m'est familier est écrit au feutre indélébile.

« Dans la solitude le solitaire se ronge le cœur, dans la multitude c'est la foule qui le lui ronge »

je sais que c'est mal mais j'appuie sur le bouton on et découvre un fond d'écran noir, avec l'heure écrite en blanc et rien de plus.

Je sais à qui est ce téléphone. Je le glisse dans la poche de mon jean et range le reste avant de repartir.

À défaut d'avoir réussi à garder mon job j'aurais au moins réussi à aider Amon.

Je rentre chez moi.

Un courant d'air s'engouffre dans l'appartement quand j'ouvre la porte.

Je perçois une odeur qui me paralyse.

Mon nouveau coloc est accoudé à la rambarde de la fenêtre du salon, un nuage de fumée s'égarant de temps en temps en sortant de ses lèvres.

- tu peux éteindre ta clope ?

- Hein, ah ouais excuse moi j'ai pas penser que t'aimais pas, j'ai trouvé ce paquet dans l'un des tiroirs de la cuisine, donc je me suis dit que je pouvais me servir. Excuses moi.

Il écrase sa cigarette par terre et enfoui ses mains dans ses poches.

- je déteste la cigarette. Ne t'avise pas de fumer en ma présence.

Il pouffe de rire et fourrage mes cheveux.

- Du calme Engel, je viens de te dire que je n'y toucherai plus quand t'es là.

- et arrêtes avec ce surnom ridicule. C'est dégueulasse.

- Moi j'aime bien, t'as un peu la dégaine d'un ange à y regarder de plus près, Cheveux blonds, yeux clairs, te manques plus que l'auréole et je me croirai au paradis.

- Très drôle.

Sans que je m'en aperçoive je me retrouve coincé entre son torse et le mur du salon.

- Pourtant je suis sérieux Engel.

J'ai l'impression d'étouffer, son regard pèse sur mes épaule comme la Terre pèse sur Atlas.

Il rapproche son visage et je retiens mon souffle. L'air qu'on expire se mélangent et je ne sais pas quoi faire, une once de panique commence à grandir en moi.

Il se recule et je prends une grande inspiration, me remettant de cette apnée infernale.

- Comment ça s'est passé au travail.

Sa question me prend au dépourvu. Quelqu'un me demande si j'ai passé une bonne journée ?

- Heu oui...enfin non. J'ai été viré.

- Ah. Merde.

- oui, comme tu dis, merde. Mais j'ai une bonne nouvelle ! Je crois que j'ai quelque chose qui t'appartient !

J'extraie ma trouvaille de mon jean et la lui tend, fière de moi.

Il l'attrape, l'allume et me regarde perplexe.

- Comment t'as su que c'était le mien ?

- la phrase derrière...je l'ai reconnue, elle était aussi dans ta chambre l'autre fois...

- Je vois...merci beaucoup en tout cas...et je suis désolé pour pour ton boulot...

- T'inquiètes pas...c'est sans doutes mieux comme ça...je ne suis pas sûre que j'aurais pu garder le secret de ton évasion si j'étais resté...

il me dévisage un peu dubitatif, lui non plus il ne se laisse pas avoir par mon jeu d'acteur minable ?

Je tourne les talons avant de m'enfoncer d'avantage dans mon bourbier mais il attrape mon poignet et ce simple contact fais rater un battement à mon cœur, de peur ou d'autre chose ?

Ça y est un mec un peu beau gosse me touche et je ne réponds plus de rien, mais internez moi sérieusement !

Mes joues se teinte de rouge et à cet instant précis je déteste mon corps d'être aussi démonstratif.

Déjà à l'époque je m'étais fais avoir.

Mes yeux se vissent dans les siens alors que le silence retombe dans la pièce, seule le mouvement de l'air jalonné par nos respiration perturbe le fil tranquille de notre mutisme.

Je recule jusqu'à heurter le mur du salon, encore, faisant frémir les portraits qu'il supporte.

Mon souffle s'alourdit à mesure que son visage se rapproche du mien.

Nous ne sommes maintenant plus qu'à quelques millimètre l'un de l'autre, son front presque collé au mien. Et cette proximité, bien que non volontaire de ma part, ne me laisse pas indifférent.

Je sens que je durcis, ce qui n'arrange pas le feu qui brûle mes pommettes. S'en est-il rendu compte ? Est-ce pour cela qu'il me regarde si intensément ?

Vite, il faut que je reprenne contenance. Sinon tout va recommencer, ce cycle infernal va recommencer, et je ne le supporterai pas cette fois, je ne veux plus jamais vivre ça.

Plus jamais, je me le suis promis.

Tu te l'es promis mais tu continue à t'embourber dans ce sable mouvant.

Je le repousse brutalement, avec une force dont j'ai peu l'habitude.

Il perd temporairement l'équilibre et me quitte des yeux un instant. J'en profite pour me faufiler dans le couloir et me précipiter dans ma chambre, verrouiller la porte.

Je plaque mon dos contre cette dernière et reprend mon souffle, essayant inlassablement de calmer mon cœur et ma queue. Putain de corps de merde.

Je vais encore devoir me mater un porno pour faire redescendre tout ça...


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hey ! nouveau chapitre, on s'enfonce de plus en plus dans le vif du sujet !

j'espère que ça vous a plu, bisous bisous 

ps : Désolée de ne pas avoir publié ces derniers jours mais j'avais trente mille choses à faire et j'ai l'impression de ne pas avoir touché Terre. 

bye !!

Light in the darknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant