~Amon~
Blackout
Deux semaines, quatorze putains de jours où mon putain d'infirmier sexy n'est pas là, où c'est une putain de meuf qui s'occupe de moi en se croyant dans un putain de téléfilm romantique.
Désolé ma cocotte mais t'as pas ce qu'il me faut.
Elle entre dans ma chambre, en souriant comme une arriérée. J'ai envie de l'encastrer dans le mur et de lui faire manger son chignon trop parfait.
- Bonjour Amon ~
Ta gueule putain.
Je me retourne pour ne pas voir sa sale gueule mais elle insiste la garce ! Elle se met devant moi et se baisse, cherchant désespérément un contact visuel.
Mes poings me démange et je serre les dents. J'ai comme une GRANDE envie de la massacrer elle et son sourire de merde.
J'ai tellement de haine en moi depuis que mon démon revient encore et encore, nuit et jour, me faire chier avec le passé, me rappelant quelle sombre merde je suis et à quel point je ne mérite tellement pas de vivre. Je vis dans le noir.
Le noir de mon cœur et le noir de mon âme, le noir de mon esprit et le noir de ma colère.
Hello Kitty est partie, voyant que je n'avais toujours pas envie de lui parler. Le cul de mon infirmier me revient en mémoire, le balancement de ses fesses et de son bassin me hante depuis des jours, depuis que je suis en manque de son odeur, depuis que je refais couler le sang le long de mes veines.
Je me rallonge sur mon lit et ferme les yeux, pas longtemps, des images que j'ai envie d'oublier me forcent à me redresser et à m'occuper l'esprit parce que sinon, je vais me pendre.
Encore une fois je prends une feuille et écris, des notes de musique, une partition ténébreuse, pour de la basse électrique. Mon autre drogue, et je n'y ai pas toucher depuis que je suis entré dans cet asile bancal.
Je griffonne comme ça pendant quelques minutes et quand je relève la tête.
La lumière filtrante à travers les rideaux opaque de ma chambre est maintenant presque inexistante, la nuit tombe, je pense.
Je ferme les yeux et le visage de mon soignant, de mon Desch, revient dans le noir de mes paupières. Je durcis.
Putain...
Je m'efforce de changer le fils de mes pensées, sinon je vais devoir faire des choses que Dieu n'a pas envie de voir, le pauvre.
Quand est-ce qu'il va revenir, mon rayon de vie ?
Ça fais quatorze putains de nuits que mon démon me harcèle de pensées suicidaires, et j'ai peur de commencer à tomber dans son traquenard...
Je regarde l'horloge murale face à mon lit. Dix-huit heures...Encore quatre à tirer avant le couvre-feu. Quatre heures à se faire chier comme pas possible.
Au final ça ne me change pas tellement.
****
Vingt heures trente. La porte de ma chambre s'ouvre alors que je m'amuse à compter l'entièreté de mes cheveux (j'en suis pour l'instant a 154). Je relève la tête et mes yeux s'écarquillent en deux billes noires. Devant moi, mon infirmier attitré, mon préféré. J'ai l'impression que la vie reprend ses couleurs, ses cheveux blonds retombent sur son front et je refreine l'envie de passer mes mains sur ses joues roses.
Desch s'avance, un petit sourire au bord des lèvres, j'aime à croire qu'il est aussi content que moi de son retour. Il ne dit rien et commence mes examens de soirée. Pendant qu'il travaille je ne peux pas m'empêcher de le regarder, sous toutes les coutures possibles, j'ai envie de le serrer dans mes bras, tellement fort, pour qu'il fonde en moi et qu'on ne fasse qu'une seule et même personne. Je me contiens, je n'ai pas envie de lui faire peur et qu'il disparaisse encore, c'est plus dur sans lui, la vie est en noir et blanc quand ses yeux verts de gris ne sont pas sur moi.
Il relève les yeux et surprend les miens, posés sur ses lèvres. Il se redresse, mal à l'aise.
Putain que je suis con ma parole !
- Je ....
Les mots restent coincés dans ma gorge alors que j'essaye enfin de communiquer avec lui, j'ai vraiment un problème.
L'infirmier me regarde patiemment, j'aurais cru qu'il allait me bousculé pour que je finisse ma phrase, mais il n'en est rien, il me toise, sans colère, avec je dirais même une touche d'espoir.
Voyant que je n'arrive pas à terminer ma phrase, il me sourit et change de sujet.
- Montres moi tes poignets.
Panique à bord, il va me détester s'il voit que j'ai recommencé mon jeu de mauvais goût avec le sang.
Je recule, d'instinct et il est perplexe.
- Tes poignets.
- Non.
Evidemment quand je veux lui dire que je préfère sa présence à celle de l'autre pouffiasse je suis muet, en revanche pour le mettre en rogne là j'ai la parole !
Il fronce les sourcils, décontenancé par ma prise de parole et mon refus.
- Attends...tu...hein ...non ?!...
Si je n'avais rien a me reprocher la situation aurait été comique, son visage qui ne comprend pas me donne envie de le dévorer sur place.
- Je t'assures...que tu n'as pas besoin de regarder...
Une phrase entière ! Bravo Amon ! il te faut une médaille !
- Je t'assures qu'il faut que je les voie.
Il se rapproche de moi et je réfute mon envie de faire un pas en avant pour en faire un en arrière, me retrouvant coller au mur près de la fenêtre alors que mon soignant n'est plus qu'à quelques centimètres de moi, il faut que j'arrive à le faire reculer sinon je ne vais pas pouvoir me retenir.
Je tends finalement mes mains vers lui, à contre cœur, pour qu'il remonte mes manches et examine, ce qu'il fait, avant de me donner une tape sur la tête.
- On avait dit que tu ne recommencerai plus !
J'aurai pu croire qu'il plaisantais, mais son ton est froid et sincèrement inquiet. Je n'ai pas l'habitude, ça me rend nerveux, je joue instinctivement avec l'une de mes mèches de cheveux.
- Je suis...désolé...
Pas sûr que de simple excuses résolvent le problème mais comme on dit, homme conquit à moitié dans son lit...ah non, je voulais dire : faute avoué, moitié pardonnée. Mon esprit divague encore alors que ce n'est pas du tout le moment, la chaleur de ses mains sur les miennes ne me laisse clairement indifférent, et ça me fait peur, parce que quand je perds le contrôle, c'est mon démon qui prend la relève, et je n'ai pas envie de traumatiser cette putain de belle gueule.
Il effleure les coupures de mes bras et j'essaye de camouflé mon frisson.
Il plante son regard dans le mien et j'ai une putain d'envie de l'embrasser. C'est fou comme ce mec est sexy !
Il ne me dit rien me soigne, encore.
- Je te dois un service.
Je le dévisage, de quoi il me parle ?
- Oui, je t'avais dit que si je n'arrivais pas à te faire arrêter de jouer avec ta vie tu pouvais me demander ce que tu voulais...
A oui, c'est vrai, je n'ai vraiment pas bonne mémoire, c'était il y a à peine un mois.
- Je vais garder cet atout dans ma manche...si ça ne te dérange pas...
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COUCOU ! ravie de vous retrouver ! je suis super contente de poster ce chapitre je ne sais absolument pas pourquoi mais ça me fais un bien fou !
j'espère qu'il vous a plu !
gros bisous et byyyyeee !!
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Light in the darkness
RomanceD'apparence, Desch a tout d'un jeune homme banal, infirmier lambda dans une clinique psychiatrique, il passe inaperçu. Personne ne soupçonne l'enfer qu'il a vécut étant plus jeune est c'est bien mieux comme ça, moins on le voit, mieux il se porte. ...