Chapitre 14

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 ~ Desch~

I can't and you neither

Le soleil transperce les rideaux de ma chambre et me tire de mon coma. Pendant quelques secondes je me demande où je suis, puis les évènements de cette nuit remontent à la surface et je recouvre mon visage de ma couette.

Je suis vraiment pitoyable. Amon va me prendre pour un mec faible qui ne sait que chialer.

Je n'ai pas envie de lui faire face, enfaîte, je n'ai envie de faire face à personne aujourd'hui. Reine va me convoquer et je vais me prendre un sacré savon, je vais peut-être même perdre mon boulot. Et aller en taule aussi.

Il y a des jours où il vaut mieux rester au lit. Pourtant, une délicieuse odeur de nourriture me tire finalement du mien et m'attire dans la cuisine.

Je découvre mon grand patient, plié en deux dans la cuisine en train de faire cuir je-ne-sais-quoi.

- Enfin réveillé la belle au bois dormant ?

Sa remarque me prend au dépourvu et la seule réaction de mon corps est de rougir. Super.

Heureusement, Amon ne voit rien.

- Je rigolais. Tu vas mieux ?

Il veut vraiment s'aventurer sur ce terrain miné ? Parce que pas moi.

Je m'assois sur la table de la cuisine, les pieds posés sur une chaise et je visse mon regard sur le parquet flottant.

- Oui. Merci. Tu as bien dormi ?

- Tu parles d'avant ou d'après quand je t'ai trouvé en larmes ici même avec les poignets tailladés.

Il vise bien. Même trop. Et tout ce que je peux faire c'est me renfermé un peu plus sur moi.

- T'as quand même un sacré culot de me demander d'arrêter quelque chose que tu fais toi-même non ?

Il a raison putain. Mais il fallait qu'il arrête, il allait bousiller sa vie, à se noyer dans la flaque de sang à ses pieds. Alors que moi c'est juste une passade...tout n'a toujours était qu'une passade dans ma vie. Je pense même que ma vie en elle-même est une passade.

Comprenant mon manque évident de répartie sur ce coup, Amon laisse tomber et me tend une assiette.

- T'avais pas grand-chose dans ton frigo, j'ai fais avec ce que j'avais.

Une omelette au persil. En mon fort intérieur, une petite flamme s'allume. L'un de mes plats préférés.

Je mange avidement sous le regard protecteur de mon évadé.

- Je vais devoir te ramener à l'hôpital.

Le voila le sujet qui fâche. Mais bon, il fallait bien l'aborder à un moment ou à un autre.

Le jeune Hoffmann fronce les sourcils.

- je crois pas.

- Je suis désolé mais je ne peux pas te laisser dehors, tu es un potentiel danger pour les autres et tu l'es déjà suffisamment pour toi.

- Pour l'instant le seul danger que je vois c'est toi et des ustensiles de cuisine.

- Ce n'est pas pareil.

- C'est exactement pareil. Je ne vais sûrement pas te laisser t'enterrer dans cette dépression qui menace de te faire fléchir.

- Tu ne comprends pas... Si tu n'y retourne pas, je vais perdre mon travail.

Light in the darknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant