~ Desch ~
Funeral
« Maman » vient de m'appeler. Pour m'annoncer le décès de mon cher frère aîné. Contrairement à ce dont je m'attendais, elle n'est pas si triste que ça. Elle avait quand même la gorge nouée au téléphone. Mais elle n'avait pas l'air anéanti. On ne dirait pas qu'elle vient de perdre son premier fils. Après tout, il lui en reste deux et demi.
Elle m'a déclaré que mon frère avait été tué par des mecs à qui il devait de l'argent pour payer sa drogue.
Bien sûr.
J'ai joué la douleur et le désespoir. Mais la vérité c'est que je suis soulagé. Grâce à Amon. Grâce à mon sauveur.
Maman veut que je vienne à l'enterrement. Enfin m'ordonne de venir à l'enterrement.
Quelle superbe occasion de revoir toute ma famille adorée. La famille qui a fermé les yeux sur mon calvaire durant des années.
Je ne me sens pas d'y aller. Je ne veux pas y aller. Mais que faire face à l'autorité maternelle ? Vais-je vraiment refuser d'obéir à ma mère.
Sans doute que non. J'ai pas les couilles pour ça. En fait, j'ai pas les couilles pour grand choses. Je ne les ai jamais eu.
Je fixe mon cellulaire pendant de longues minutes. Je regarde la date et le lieu des funérailles. Dans mon village d'enfance, dans la la commune de la maison familiale.
La porte des toilettes s'ouvre et Amon en sort. Remettant son fut correctement, un magazine sous le bras, le bruit de la chasse d'eau en fond.
- Tu tires une de ces gueules Engel, tout va bien ?
- Ma mère vient de me téléphoner, je suis « convié » à la cérémonie funèbre de mon « cher » grand frère.
- Oh la merde. Tu vas y aller ?
- Vu le ton qu'elle a employé, je n'ai pas vraiment le choix, et puis c'était quand même mon grand frère, officiellement.
-D'ailleurs il va falloir que tu m'expliques cette histoire, parce que tu m'as largué, et...vu la situation dans laquelle on était quand tu m'a fait cette déclaration...tu n'as pas pris le temps d'expliciter cette information.
- En fait...J'ai été adopté quand j'avais quatre ans par la famille Laan. Ma mère biologique est morte en couche et mon père n'a donné aucun signe de vie. J'ai été placé dans un orphelinat et j'y suis resté quatre ans. Puis mes parents adoptifs m'ont donné une chance chez eux. Ils voulaient un quatrième enfant mais madame ne voulait pas revivre une énième grossesse. J'ai eu de la chance de tomber dans une famille aimante...c'est ce qu'ils m'ont rabâché durant mes mes trois premières années dans leur foyer. Je devais leur être reconnaissant. Quoi qu'il arrive, ne jamais me plaindre...sinon je retournais à l'orphelinat, et j'allais de nouveau être seul.
Mon récit le laisse sans voix. Il ne s'attendait sûrement pas à ça.
- Tu vas pouvoir assumer tout seul ?
- Je n'ai pas trop le choix.
- Tu veux que je vienne avec toi ?
Mon étonnement doit se lire dans mes yeux parce qu'Amon feint un sourire et balance son magazine sur la table pour venir à côté de moi.
- Tu...ferais vraiment ça pour moi ?
- Je m'en voudrais de laisser un ange plonger dans les enfers tout seul sans cerbère pour le protéger.
Malgré son côté froid aux premiers abords, Amon est quelqu'un de doux et protecteur, avec un côté possessif certes mais c'est le seul qui arrive à faire battre mon cœur un peu plus vite en un simple regard. Le seul qui excite les papillons dans mon estomac au simple timbre de sa voix.
Mon teint s'empourpre, je le sens.
- C'est vraiment gentil de ta part...Je crois que je ne vais pas pouvoir le supporter si je suis tout seul.
- Je m'en doute bien avec ta nature sensible et candide.
- Moi ? Candide et sensible ? Tu le penses vraiment ?
C'est comme ça qu'il me voit ? Super, je n'ai aucune crédibilité. En même temps je ne peux pas vraiment lui donner tort, mon côté hypersensible me joue souvent des tours, à m'envoyer des vagues de sentiments qui me renversent dans un strike flamboyant.
- Je te vois comme un bibelot de porcelaine fissuré. La poussière camoufle le tout mais ça ne te rend que plus fragile. A première vue on ne sait jamais comment réparer ces fissures, mais en cherchant bien on peut trouver des pièces adéquates ou une colle miracle.
Très belle métaphore, on voit qu'il a l'habitude des mots. Et encore une fois je n'ai pas eu le temps de remarquer que son visage n'est plus qu'à quelques millimètres du mien.
- Je te jure que je serai cette colle miracle.
Une terrible envie me tiraille de l'intérieur et je triture la clé de mon collier.
Au bout de quelques secondes mon protecteur se recule et mon fort intérieur me hurle d'attraper son col et de visser mes lèvres sur les siennes. Mais j'ai peur. Qu'est ce que je fais s'il me repousse, il va me prendre pour un déphasé...Il doit croire que je le déteste, mais c'est faux, jamais je ne pourrais le détester, tout simplement parce que je ne peux haïr personne, et surtout pas lui, qui enflamme mon corps à chaque toucher. Il me fait peur, c'est vrai, mais ça attise mon désir pour lui.
Je réprime donc ma frustration et lui sourit doucement.
- Merci...C'est vraiment cool de ta part de bien vouloir venir avec moi.
- Pas de soucis Engel. C'est quand ? Et où ?
- Dans mon village natal, dans le sud. Et c'est en fin de semaine, samedi.
- Je vois. Ils t'ont donné une date pour les rejoindre ? Je veux dire avant l'enterrement ?
Je vois bien qu'il est mal à l'aise, qu'il à l'impression de s'aventurer en terrain miné. Qui n'en aurait pas l'impression ?
- Oui, la veille. On devrait arriver là-bas vendredi si on en croit les instructions de ma mère.
Il fronce le nez.
- Je vois. Si ta mère le dit, je suppose que tu dois obéir.
- Oui...
Blanc gênant. Mais Amon se lève et sort de la pièce.
- je vais me boire un truc en ville.
- Ok.
Le silence revient dans la pièce. J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?
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hello ! nouveau chapitre très très court je vous l'accorde mais décisif dans la suite de l'histoire !
perso j'avance petit à petit le plan du tome 2 et mon dieu j'aime déjà ! j'ai commencer à rédiger les trois premiers chapitres pour voir la structure et tout ça mais vraiment j'aime beaucoup mon plan pour l'instant !
bisous bisous !
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Light in the darkness
RomanceD'apparence, Desch a tout d'un jeune homme banal, infirmier lambda dans une clinique psychiatrique, il passe inaperçu. Personne ne soupçonne l'enfer qu'il a vécut étant plus jeune est c'est bien mieux comme ça, moins on le voit, mieux il se porte. ...