Chapitre 16

170 12 5
                                    

 ~Desch~

Who is she ?

Cela fait une semaine aujourd'hui qu'Amon est devenu mon colocataire attitré. Tous les jours j'ai peur d'ouvrir les volets et de voir une horde de policiers venus pour le chercher, le jeter dans sa chambre à la clinique, et moi dans une cellule de prison. Mais tout les jours dans quand j'ouvre les volets, tout ce que je vois c'est simplement le jardin de la résidence, tantôt sous la pluie, tantôt sous le vent, baigné de soleil ou aigrie par le froid matinal.

Je sors la tête de ma couette et grogne quand j'entends des coups à la porte.

- Engel. T'as ton entretien dans trente minutes.

Je bondis hors de mon lit et cours sous la douche. Ça fait plusieurs jours que j'enchaîne les entretiens d'embauche pour retrouver du travail et arrêter de vivre au jour le jour en puisant dans mes économies.

Je me débarrasse de mon jogging de pyjama , en manquant au passage de me casser la gueule, puis j'allume le jet d'eau, me glissant dessous après quelques secondes.

Je savonne mon corps, prenant soin de regarder le plafond, toujours regarder vers le haut quand on a peur du vide, et moi, j'ai le vertige quand je vois les profondeurs des abysses qui me menacent.

Je sens sous mes doigts toutes les plaies de mon cœur, toutes les plaies de mon âme, desquelles s 'écoule le sang de mes larmes, et tout mon être me crache de prendre un tabouret, une corde, et de partir.

Mais je dois rester, non pas pour moi, qui suis une vaste illusion humaine, mais pour Amon, pour cet être perdu qui semble trouvé en moins un semblant de réconfort, ça doit bien être le cas s'il a préféré venir chez moi plutôt que de retourner vers les siens...

Ou peut-être que je me fais des idées, que pour lui je suis simplement un infirmier un peu barge avec qui il partage son appartement pour fuir des parents trop chiants qui vont le punir en rentrant comme un adolescent qui rentre après le couvre-feu.

J'enroule une serviette autour de ma taille et sors de la salle d'eaux en me dépêchant, si bien que je heurte un mur d'abdominaux en me retournant.

Je relève les yeux et croise ceux de mon patient, encore cette lueur sur laquelle je n'arrive pas à mettre de nom.

Je recule et trottine jusque ma chambre, sentant son regard s'attarder sur mes hanches.

Je saute dans un boxer, un jean et un t-shirt et chope les clés de voiture.

Dans le salon, Amon est allongé dans le sofa, une tasse de café à la main.

- vachement rapide Engel.

Il pointe la table de sa main.

- je t'ai fais un petit truc à bouffer, histoire que tu partes pas le ventre vide.

En effet, sur la table de la cuisine, une tasse de cappucino (MA boisson) et une tartine de Nutella.

Alala quel homme. Je saute sur mon petit déjeuner et l'engloutis en trois bouchées.

- Bon, je dois y aller, je rentre dans quelques heures.

- Ok, bon courage, j'espère que ça se passera bien.

J'enfile ma veste et lui montre mon index et mon majeur entrelacé.

- Moi aussi. A tout.

- A tout Engel.

Je sors de mon appart et vole jusque ma voiture. Je suis affreusement stressé, comme à chaque fois que quelque chose ne se passe pas comme prévu dans ma vie.

Light in the darknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant