Chapitre 29

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~ Desch ~

Familial meeting

J'attends Amon dans la voiture alors qu'il devait finir un truc «vite fait» en haut. Mon cul oui.

Je suis stressé comme jamais. J'ai peur. Je vais revoir ma chère famille.

Ma jambe vibre frénétiquement sur le sol de la voiture alors que mes mains sont crispées sur mes cuisses.

Qu'est ce qu'il fait bon sang ? On va finir par être en retard !

Je le vois finalement apparaître dans mon rétroviseur, une clope dans le coin des lèvres. Une boule dans ma gorge.

Il l'écrase au sol avant d'ouvrir nonchalamment la portière et de s'affaler sur le siège conducteur.

- Tu en as mis du temps.

- Désolé, un problème à régler.

- Je suis sûr que tu l'as fait exprès. Tu veux qu'on arrive à la bourre pour tester la limite de mes vieux.

- On dirait que je suis démasqué, bien joué Sherlock.

- Arrêtes d'être sarcastique, ce n'est pas drôle.

- J'essaye juste de détendre l'atmosphère, même un aveugle verrait à quel point tu te mets la pression pour cette rencontre.

Ma main vient d'instinct saisir mon pendentif pour le faire coulisser sur sa chaîne.

- C'est faux. Je veux juste être parfait. Je ne veux pas leur laisser la moindre faille dans laquelle s'engouffrer pour me détruire de l'intérieur à nouveau.

- Je comprends Engel, tu n'as pas à te justifier.

Il démarre et s'engage sur la chaussée. On roule dans le silence, lui concentré sur la route et moi sur lui, lui jetant de petits regards discrets, détaillant son visage que j'ai déjà détaillé tant de fois. Il porte un sweat bleu marine Nike avec un jean baggy et des baskets blanches, il est très beau comme ça, ses cheveux rebelles dans le visage.

Il allume le poste de radio et me demande de le connecter à son téléphone pour mettre sa playlist. Je m'exécute.

Je lance la liste de chansons, pour occuper l'air vide d'ondes.

Angel with a shotgun

Je chantonne l'air et Amon tapote sur le volant l'air entraînant de la chanson.

- Allez, chante, je vois bien que tu en meurs d'envie.

Le rouge s'étend sur mes joues.

Je commence à chantonner plus franchement les paroles, jusqu'au refrain, où je laisse ma voix surpasser la musique déjà beaucoup trop forte. Je chante affreusement faux mais je m'en fout, je laisse toute mon angoisse s'échapper par ma voix et Amon me regarde doucement.

- Tu vois, tu es bien plus fort que tu ne le crois, cette journée va être dure, mais tu vas y survivre, parce que malgré tous les coups de poignards que tu t'es reçus, tu les a tous récupérés et relancés loin de toi. Le sang coule encore de tes plaies mais il te suffit de bons bandages pour te relever.

Un sourire apparaît malgré moi.

- Merci.

- Pas de soucis Engel.

On roule dans la bonne humeur. Mes parents habitent assez loin de chez moi et du domicile de Nexter, étonnement proche du mien. Ils habitent dans un petit village dans le Sud, où l'hiver est un peu moins rude, sauf dans le cœur des habitants.

- Tu as prévu de revoir des amis d'enfance ?

- En fait j'ai jamais eu beaucoup d'amis, j'étais pas du genre sociable...

- je vois, tu n'en avais même pas un ou deux ?

Il y avait elle...mais elle est partie.

- Non, personne. Mais ça ne m'a jamais dérangé.

- je vois, tant mieux, au moins tu n'en as pas souffert.

- Oui...et toi ? Tu étais comment quand tu étais jeune ?

Long silence.

- Disons que je n'avais pas beaucoup d'amis en dehors de mon frère et de ma sœur.

- ça nous fait un point commun.

On se sourit doucement encore une fois et je commence peu à peu à reconnaître le paysage. Je suis venu il y a peu en même temps, pour l'anniversaire de...mon amie...

On arrive bientôt dans mon village d'enfance, avec ses parcs et ses arbres, ses petites maisons en pierre et les mômes qui rient à tue-tête. L'odeur de campagne me chatouille les narines pour me dire bonjour et je l'accueille avec joie, ouvrant ma fenêtre pour y passer la tête. Ça fait tout de même du bien de rentrer à la maison, pas la vraie, juste l'environnement autour.

- Tournes dans cette rue, c'est l'une des maisons à gauche.

- OK.

Encore quelques mètres et j'aperçois ce muret du jardin familial, sur lequel je m'installais quand j'écoutais parfois ma musique classique, quand je n'étais pas au parc.

- C'est là tu peux te garer.

Il positionne la voiture en double file et éteint le contact.

- Tu es prêt ?

- Evidemment, je n'ai pas peur du tout.

- OK et maintenant la vraie version ?

- Je me chie dessus.

- OK. T'inquiètes pas Engel tu vas gérer, j'ai confiance en toi.

- Eh bien tu es bien le seul.

Il me fait un clin d'œil qui fait fondre mon petit cœur et s'extrait de ma bagnole. Je soupire un grand coup, réunis toutes mes forces et tout le peu de courage que je possède et sort à mon tour de la voiture.

Sur le perron de la maison, j'aperçois ma mère, accompagnée de mon père et de mes deux frères. Ils sourient tous, mais au fond je sais très bien ce qu'ils se disent, tous autant qu'ils sont :

« L'orphelin est de retour. »

On s'avance avec Amon, côte à côte et ma mère fait de même, son sourire de façade défigurant sa tête.

- Desch mon chéri...Je suis contente de te voir...vraiment...

elle m'étreint un peu trop fort pour que ça paraisse naturel.

- Moi aussi maman...moi aussi...

On entre dans la résidence et je sens déjà que ce séjour va être très très long...


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hi everyone ! nouveau chapitre ! je vous promet les prochains sont trop bien ( a mon avis ) vraiment hâte d'avoir vos avis et de vous laisser lire la suite ! 

bye ! 

Light in the darknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant