~ Amon ~
Rotten dependence
Une semaine est passée depuis l'enterrement de Nexter, et Desch et moi avons pris un vrai petit rituel de couple que j'adore, une espèce de routine qui fait battre mon cœur un peu plus vite.
On se réveille dans les bras l'un de l'autre (déjà rien que ça c'est le paradis), puis on reste une bonne partie de la matinée au lit, à parler, ou à s'embrasser (deuxième point très très agréable) puis on se lève, Desch s'habille devant mes yeux voyeurs, qui parcourent son corps de long en large tandis que mon esprit divague vers les pensées les plus obscènes. Mais je ne l'ai jamais touché, je veux dire, pas dans le sens sexuel. Je sens qu'il n'est pas prêt et j'ai peur que notre petit lien naissant ne se brise et parte en poussière. Je ferais tout pour le préserver, même contenir mes plus profonds désirs de chair.
On déjeune tranquillement et on se pose soit pour regarder des séries ou films, soit soit pour jouer à des jeux de sociétés. C'est lui qui m'a fait découvrir le concept et j'aime beaucoup. Chez moi je n'avais personne avec qui jouer...Enfin si...mais pas à ce genre de jeux...chez moi on jouait à des jeux plus...sauvage, on jouait à «qui lancera le marteau le plus loin » ou à « qui arrivera à casser la jambe de la gouvernante sans se faire remarquer ». Mon frère était le meilleur à ce jeu, une fois il a pris une brique pour briser le tibia du jardinier parce qu'il regardait Suzanne un peu trop intensément. On a toujours été comme ça, ils ont toujours été comme ça mon frère et ma sœur, surprotecteurs a en point que ça en devienne malsain. Mais bon, c'était notre seule source d'affection.
J'adore les jeux de société avec Engel, il est très pédagogue et compréhensif, il me laisse gagner quand il voit que je commence à décrocher et m'explique les règles douze fois s'il le faut.
Mais malgré cette formidable routine, je vois bien que Desch simule un peu son bonheur, je vois parfois des lueurs sombres dans le reflet de son regard. Parfois quand il pense être seul je le voit triturer son calendrier, encore rempli de tous ses post-it de permanence à la clinique. Il s'ennuie ici, il à besoin d'être stimuler constamment.
Et c'est à cause de moi qu'il à perdu son boulot.
****
Je suis en train de tourner au rond autour du fauteuil, fourrageant nerveusement dans mes cheveux, jetant des regards indécis vers mon portable. Je n'ai pas envie de le rappeler, il m'a déjà aidé pour couvrir le meurtre du frangin de Desch. En mon fort intérieur j'essaye de me convaincre que je peux me débrouiller seul, je n'ai besoin de personnes. Je peux me débrouiller seul.
Il faut juste que je trouve un moyen de retourner à l'asile sans qu'on me reconnaisse, sans qu'on se rende compte que je suis encore en vie et que Desch m'a garder sous son aile depuis tout ce temps.
Je ne sais pas comment faire, je patauge dans la semoule.
Je foudroie mon téléphone du regard, comme si ça allait résoudre mon dilemme. Redonner le sourire à mon ange et refaire appel à mon frère que je m'étais promis de ne plus revoir, ou laisser mon frangin là où il est mais subir le regard innocemment triste de mon chéri. A y réfléchir de plus prêt le choix est vite fait, je n'ai même plus besoin de réfléchir.
Desch avant tout, Desch avant moi.
J'appuie sur le contact «Hermman» et je le porte à mon oreille, tapotant nerveusement mes ongles contre la coque.
Ça sonne, une fois, deux fois, trois fois, et la voix de mon aîné apparaît de l'autre côté du fil.
- Amon ?
- Salut ...
- Tout va bien ? Je suis content que tu m'appelle.
- Crois moi c'est tout sauf réciproque.
- Amon--
- j'aurais besoin de ton aide...
- Pour faire quoi, dis moi tout.
Pourquoi est-il si emballé par le fait de voler à mon secours ce connard ?
- Ce n'est pas pour moi, c'est pour ...un ami...
- Un ami ou ton petit ami ?
- Je t 'emmerde, mêle toi de ce qui te regarde.
- Oui oui pardon. Bref qu'est ce que tu veux que je fasse ?
Je lui explique mon problème à contre cœur, sachant très bien que je suis en train de faillir à mes promesses et mes valeurs. J'avais dit que je ne recontacterai plus jamais un membre de ma famille, plus jamais, pas après «l'incident». Résultat des courses : deuxième fois que je contacte mon grand frère pour lui quémander de l'aide parce que je suis incapable de me débrouiller seul à cause de mes erreurs passées et ma grande sœur me harcèle de messages pour me rappeler le monstre infâme que je suis et à quel point je ne suis dépendant de la dépendance des autres.
Je fais tout pour garder les gens sous mon contrôle, à qui la faute ? On se demande bien, hein maman ?
Je raccroche après qu'Hermman m'ait dit qu'il allait faire ce qu'il fallait. Comme toujours depuis mon enfance, comme toujours depuis que je suis en capacité d'avoir des souvenirs. Rien n'a changé, rien ne change jamais.
Je m'allonge dans le lit de mon coloc'-qui est un peu devenu le mien- et je m'empare de mon stylo plume et de mon carnet pour griffonner quelques petites phrases, aléatoires, je laisse mon esprits entrer dans les feuilles, dans la légèreté des pages, je marche sur l'encre qui n'est pas encore sèche, me baladant le long des phrases, ratissant le jardin de mon subconscient, semant derrière moi des graines d'amour, de douleur, de haine.
Depuis que je dors avec Engel mon démon ne pointe plus le bout de son nez, cramé par le scintillement de mon...je peux dire mon copain ? On n'a jamais rien officialisé...en même temps ça ne fait qu'une semaine...mais j'ai vraiment envie de le référencer comme mon mari, alors je pense que je peux le considérer comme mon petit ami. Le mien et le mien seulement.
****
Desch rentre à la maison tel une toupie, créant un courant d'air à sa suite. Il est tout sourire et ressemble à un gosse à qui on vient d'acheter la dernière paire de basket à roulettes.
- Amon !!
il saute dans mes bras et enroule les siens autour de ma nuque. Il a dû recevoir la bonne nouvelle. Je feins l'ignorance et souris niaisement tel le canard que je suis.
- Tu as l'air heureux Engel, qu'est ce qui se passe ?
- Reine m'a rappelé ! Je suis réembauché !
Il saute sur place et fait trembler les murs.
- Tant mieux !
Je le serre contre moi, essayant de fusionner avec lui sans qu'il s'en rende compte, pour l'avaler tout entier et le garder pour moi.
- Tu ne peux pas savoir à quel point je suis refait ! J'ai l'impression de revivre !
Son sourire ne quitte pas son visage alors qu'il tourne en rond, trépignant de joie et d'excitation.
Ce sourire que moi seul suis autorisé à voir, moi et personne d'autre...Lui et moi contre le reste du monde, lui et moi pour l'éternité...
~~~~
Hola les amis ! nouveau chapitre ! point de vue de notre Amon ( je crois que c'est le deuxième consécutif félicitez moi d'habitude les chapitres du même PDV sont basés sur Desch !! XD)
bref j'espère que ça vous a plu n'hésitez pas à me donnez vos avis !
bye bye !!
VOUS LISEZ
Light in the darkness
RomanceD'apparence, Desch a tout d'un jeune homme banal, infirmier lambda dans une clinique psychiatrique, il passe inaperçu. Personne ne soupçonne l'enfer qu'il a vécut étant plus jeune est c'est bien mieux comme ça, moins on le voit, mieux il se porte. ...