Chapitre 29 : Brent ?

100 3 0
                                    

La tension pesait lourd dans l'air, comme une tempête qui menaçait de tout engloutir. Les événements d'hier avaient laissé des fissures. Sur les murs, sur ma peau. Je me sentais perdue dans un monde où même les liens du sang semblaient prêts à se briser.

Brent, d'ordinaire si chaleureux et protecteur, s'était transformé en un étranger aux traits durs. Notre dispute de la veille, amplifiée par cette ville maudite qu'est Gotham qui semblait s'immiscer jusque dans nos vies personnelles, avait laissé des cicatrices invisibles mais profondes.

Le lendemain, je me suis approchée de lui avec prudence. J'avais envie de l'insulter et de le serrer dans mes bras. J'ai cherché à décoder l'expression sur son visage. Il était assis à la table de la cuisine, l'air renfermé, les yeux fixés sur un point invisible. C'était comme s'il portait le poids du monde sur ses épaules, et je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qui avait pu le changer à ce point.

— Brent, ai-je murmuré, hésitante.

Il a levé les yeux, mais son regard ne rencontrait pas le mien. Je vais ce regard, on se connait depuis notre naissance mais il me regarde comme il regarderait un chat errant. Brent déteste les chats.

— Isabella, a-t-il répondu d'une voix qui sonnait plus froide que le vent qui soufflait à travers les rues de Gotham. Je n'ai plus envie de te parler. Et si tu fouillais dans mes affaires plutôt ?

— Tu n'es pas toi-même, ai-je insisté, m'asseyant en face de lui. Maman avait raison, on aurait jamais dû venir à Gotham.

Il a soupiré, et pour un instant, j'ai cru voir une lueur de la personne aimante qu'il était autrefois.

— Tu ne comprends rien...

— Est ce toi qui a volé le Pollock ?

Il a baissé les yeux, ses mains jouant nerveusement avec le rebord de la table. Les larmes coulèrent sur mes joues et je les laissèrent aller.

— Donc c'est toi le boss dont il parlait, tu sais que ces connards ont faillit me faire du mal. Et après ça, tu es juste venue me donner un câlin alors que tout était de ta faute ? Ton speech à propos de Batman alors qu'il m'a sauvé la vie et que tu as risqué la mienne...

Je n'ai jamais été aussi déçue de ma vie par quelqu'un que j'aime profondément. Il se leva brusquement mais je n'avais plus aucune réaction.

— Tu ne comprends pas Izzy ! Si j'ai fais tout ça, c'est pour qu'on survive ! Tu n'as toujours pas compris comment Gotham fonctionne. La police n'est qu'un tremplin, une plateforme sur laquelle tu ne peux pas compter ! Mais si t'es assez fut, tu peux toucher le jackpot ! Et puis personne ne te mettra en prison vu que t'es flic !

— Mon Dieu. ai-je murmuré, incrédule. Et l'intégrité ! Cette ville t'a changé, je ne veux plus qu'on reste à Gotham ! Tu avais raison, il faut qu'on s'en aille !

— Peut-être que tu devrais partir, Isa.

Cette confession m'a frappée comme un coup de poing. Brent, mon roc, suggérait que je m'éloigne de lui ? Nous nous sommes jamais éloignés l'un de l'autre. C'est comme si j'avais en face de moi un autre Brent !

— Brent, tu sais très bien que je n'irais nulle part sans toi.

Il a levé les yeux, son regard durcissant.

— Alors soutiens-moi ! (Il s'est approché et a pris mon visage en coupe, j'ai appuyé mon front contre le sien) Si tout se passe bien, et tout se passera bien, on sera aussi riche que Bruce Fucking Wayne !

Sauf qu'il y a une ombre au tableau : le dossier du Pingouin.

Dark Embrace - A Bruce Wayne fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant