Chapitre 39 : Marijane

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La clé de ma porte était dans ma main, mais je n'arrivais pas à la tourner. L'idée de faire face à Brent et à la tension qui emplissait notre appartement était insupportable. Alors, presque machinalement, j'ai changé de direction, me dirigeant vers la porte voisine.

Un battement rapide, puis Madame Garrett a ouvert la porte, ses yeux pétillants de curiosité.

— Isabella, ma chère, que me vaut le plaisir de ta visite ?.

L'odeur de marijuana est presque insupportable, remarquablement imbibé sur ses vêtements. Je me retiens de tousser. C'est mieux que Brent.

— Madame Garrett, puis-je entrer ? J'ai besoin de parler, de me vider l'esprit. Mais sans substances illicites.

Elle a souri, un sourire qui pensait que je plaisantais, ouvrant grand la porte.

— Bien sûr, ma chère, entre donc.

L'intérieur de son appartement était une explosion de couleurs et d'objets excentriques. Des coussins aux motifs flamboyants jonchaient le canapé, et des tableaux aux teintes vives ornaient les murs. C'était un monde à part, loin de la grisaille de Gotham.

— Alors, qu'est-ce qui te tracasse, ma chère Isabella ? demanda Madame Garrett tout en s'affalant dans un fauteuil, ses yeux perçants posés sur moi. Tiens, prends un cupcake. Je t'assure, celui ci n'a rien dedans.

J'ai pris le gâteau et ai inspiré profondément, sentant le besoin de libérer le poids qui pesait sur mes épaules.

— Brent... Je le déteste en ce moment. Il m'a mis dans une situation impossible, mais je ne peux pas lui en vouloir sans me trahir moi-même.

Madame Garrett inclina la tête, montrant qu'elle comprenait. Mais son cupcake était infecte !

— Les secrets, ma chère, sont des fardeaux lourds à porter. Mais parfois, ils sont nécessaires pour protéger ceux que nous aimons.

— Je sais, mais cela ne rend pas les choses plus faciles. Je ne veux pas lui faire de mal, mais ce qu'il a fait, ce qu'il veut faire pourrait nous construire en prison tous les deux.

Elle se leva, s'approchant de moi. Son visage s'est assombrit.

— Que veux tu dire ?

Je sais que si je lui disais, elle ne nous denoncerait pas. La connaissant, elle pourrait même donner un coup de main à mon frère.

Je me suis laissée tomber sur le canapé, mes pensées tourbillonnant dans ma tête.

— Je ne sais pas combien de temps je peux supporter cela, Madame Garrett. C'est comme si chaque jour était un défi, un pas de plus vers l'explosion.

Elle posa une main réconfortante sur mon épaule.

— Tu es forte, Isabella. Ne l'oublie jamais. Est ce que ça a un rapport avec le vol du tableau ?

— Non.

Mais mon nom a semblé un peu trop catégorique pour être vrai.

— Et avec ton frère ?

Cette fois, je ne répondis rien. Moi la reine des gaffes ! Mais mon regard baissé parle pour moi, j'imagine.

— Ne t'inquiètes pas, je suis muette comme un carpe. Sauf quand on m vole ma collection de tarot !

Je me suis perdue dans ses paroles, et j'emis un rire gras. Pas du tout dans mes habitudes. Et sans même le remarquer, j'ai mangé plusieurs cupcakes d'affilés, sous l'oeil insistant de Madame Garrett.

Dark Embrace - A Bruce Wayne fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant