Chapitre 20 : Le Pingouin

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La façade du bar-club du Pingouin était aussi intimidante que sa réputation. Les néons clignotants et la musique assourdissante donnaient à l'endroit une atmosphère oppressante. J'ai dû mal à croire que des gens viennent ici de leur plein gré. Alors que je m'approchais de l'entrée, deux gardes massifs se dressèrent devant moi comme des tours de garde, me bloquant le passage.

— Qu'est-ce que tu veux, beauté ? grogna l'un des gardes, un sourire narquois aux lèvres.

Beauté... beurk, ça devrait être passible de prison ça. J'ai senti une bouffée de nervosité m'envahir, mais j'ai gardé mon calme. J'aurais pu lui mettre mon talon dans son entrejambe, rien que pour le "beauté", mais j'ai plus de sang froid que ça .

— Je suis là pour rencontrer le Pingouin. Je suis Isabella Adams, conservatrice d'art.

Sur un malentendu, ça peut peut être marché. C'est notoire à Gotham que le pingouin adore l'art. Il a d'ailleurs plusieurs fois essayer s'acheter le Gotham Museum. Les gardes ont échangé un regard perplexe, comme s'ils ne savaient pas comment réagir. Puis, l'un d'entre eux a parlé dans un communicateur à son épaule.

— Boss, on a une Isabella Adams ici. Elle dit qu'elle est conservatrice d'art. Tu l'attends ?

La voix grésillante de l'autre côté a répondu :

— Ouais, laissez-la passer.

Ouais ? Ouais ! Oh non, j'ai soudain l'impression de m'être fourré dans un pétrin incroyable.

Les gardes m'ont ouvert le chemin, me laissant entrer dans le bar-club avec un sourire en coin. C'était si facile. Trop facile. Je devais rester discrète et trouver un moyen de découvrir ce que faisait Brent ici.

À l'intérieur, l'atmosphère était encore plus oppressante. La musique martelait mes tympans, et la fumée de cigarette flottait dans l'air. J'ai essayé de me fondre dans la foule, de passer inaperçue et de ne pas tousser. Mes yeux parcouraient la pièce à la recherche de Brent mais je ne voyais que des ombres se dandinant.

— Isabella Adams ? a-t-il demandé d'une voix grinçante.

C'était un des sous-fifres du Pingouin, peut-être le boss des sous-fifres. J'ai hoché la tête, les yeux grands ouverts, sans savoir à quoi m'attendre.

— Oui, c'est moi.

Il m'a attrapée par le bras avec une poigne de fer, me faisant sursauter.

— Suis-moi.

Je n'avais aucune idée de ce qui se passait, mais je n'avais pas d'autre choix que de le suivre. Nous avons traversé le bar-club, passant devant des tables de jeu clandestines et des hommes louches en costumes de mafieux. Ils avaient même la moustache et le Borsalino.

Finalement, l'homme m'a conduite devant une porte massive, gardée par deux autres brutes. L'un d'entre eux a frappé à la porte, et une voix rocailleuse a répondu :

— Entrez.

La pièce dans laquelle nous sommes entrés était tapissé de moisissures, éclairée par une lampe à suspension basse comme chez les flics, qui projetait une lueur sinistre sur un grand bureau en bois. Assis derrière ce bureau, se trouvait le Pingouin. On aurait dit un petit tas de pancakes tombé par terre et laissé là depuis longtemps.

Son visage rond, sa petite calvitie et son bec-de-lièvre lui donnait l'air plus sinistre que sympathique.

— Isabella Adams, n'est-ce pas ? a-t-il dit, me dévisageant de son regard perçant.

J'ai acquiescé, tentant de garder mon sang-froid.

— Oui, c'est moi.

Le Pingouin a esquissé un sourire qui ne touchait pas ses yeux.

— Je sais qui tu es, ma chère. Tu travailles au musée de Gotham, n'est-ce pas ? La nouvelle recrue ?

Comment est ce qu'il me connait ? Ca m'étonnerait qu'il connaisse toute la ville.

Dark Embrace - A Bruce Wayne fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant