Chapitre 36

27 3 5
                                    




Le courageux jetait à sa comparse un regard qui hurlait son envie de partir en courant, mais en l'espace d'un instant, elle rentrait déjà dans la tente, le forçant ainsi à la suivre.


L'intérieur était spacieux, davantage confortable que ce qu'ils avaient eu l'occasion de croiser depuis qu'ils avaient quitté la forêt.

La pièce était unique, et organisée intelligemment en différentes zones.

Ces gens aveint eu le temps de s'installer.

Dans le fond, séparé vaguement par un paravent, on pouvait entrevoir un espace de couchage. Quelques meubles couvraient un ou deux tapis qui nous faisait presque oublier être à même le sable.

Mais la plus grande partie de l'endroit servait de bureau, ou bien de salle de réunion si l'on en croyait la disposition du mobilier, et le large fauteuil en cuir roux qui révélait une certaine position dans la hiérarchie de ce groupe dangereux.

La température était de toute évidence bien plus tenable à l'intérieur, où l'ombre était salvatrice.

Cependant, peu importe à quel point cette diminution de la chaleur ambiante ravissait leurs corps, Salomé et Ricardo remarquaient autre chose en premier.

Celle qui avait assisté à l'exécution plus tôt était présente, poings serrés, soumise, tête basse face à un homme qui avait l'air redoutable.

Son charisme effrayant compliquait le fait de croiser ses yeux sombres cerclés de kohl.

Ses cheveux noir encadraient un visage barbu étonnamment féminin qui contrastait avec l'expression sauvage de ses traits.

Ils avaient connus peu de gens dans leurs vies, mais aucuns d'eux n'avaient besoin d'étudier l'Homme autant qu'Anatole pour en déduire que cet énigmatique personnage avait le sang chaud et le cœur froid.





A deux centaines de mètre, de l'autre côté du terrain, deux vieux amis patientaient dans l'angoisse ensemble.

L'agitation nouvelle qui annonçait la reprise d'activité sur le site participait considérablement à augmenter la tension dans l'atmosphère, tout en diminuant -voir quasi supprimant- la moindre conversation entre les acolytes.

François se tenait assis, dos contre la carrosserie usée, tenant fermement ses jambes contre son torse. Il avait posé son front sur ses genoux, et dans l'obscurité de sa bulle, il caressait sa cuisse avec lenteur, effleurant la blessure douloureuse qu'il n'avait pourtant jamais eut.

Une pensée lui traversa l'esprit.

Il observa les alentours avant de demander à voix basse :

"J'ai encore mal. Tu crois qu'il n'a pas cicatrisé ? "

Mais Anatole n'avait pas l'air d'en savoir plus que lui, pour une fois. Il haussait les épaules, affichant une mine incertaine.

" Je ne sais pas. On ne connait pas encore l'étendu de tes dons. Tu dois les travailler." répondit il en murmurant, sans quitter des yeux leur périmètre de sécurité.

Le rouquin n'eut pas le temps de répondre, car une silhouette reconnaissable avançait vers eux, se cachant maladroitement derrière des empilements de stock.

En voyant que les garçons lui faisaient de grands signes, elle se dépêcha de les rejoindre.

" Alice ? Où es Ricardo ? Que s'est-il passé ? demanda Anatole qui s'était vite redressé.

- J'ai entendu des cris, puis je les aie vu rentrer dans une cabane de toile. Je ne savais pas quoi faire, j'ai eu trop peur pour eux alors je suis revenu, expliqua la jeune fille à bout de souffle.

L'éveil des IlluminésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant