Chapitre 11

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Il sentait le sang battre dans ses tempes comme si le liquide essayait de s'échapper de son corps.

Son dos lui faisait mal, cette position inconfortable avait duré depuis assez longtemps.

Il semblait que cela faisait déjà une éternité qu'il était recroquevillé sur lui-même, le visage écrasé contre la poussière du sol.

Ses poings fermés tremblaient, et crispaient tellement les articulations de ses doigts qu'il les sentaient se bloquer, se demandant même par conséquent si il allait être capable de les rouvrir.

La bouche sèche, les lèvres craquelées, la gorge épuisée de soif, il n'était pas concevable d'appeler à l'aide.

Et puis... appeler qui? 

Qui lui viendrait en aide?

A qui pouvait-il accorder sa confiance?

Il lui semblait ne s'être jamais senti aussi seul.

Perdu.

Paumé.

Vide.

Et trop plein à la fois.

Rempli d'une peur viscérale qui allait probablement finir par lui causer un ulcère si il ne partageait pas son fardeau.

Le goût du sable sur sa langue pâteuse le dégoutait. Mais tout compte fait, c'était la meilleure distraction possible, puisqu'il n'y avait rien à faire. Attendre seulement, là, avec cet énorme poids sur les épaules.

Il était tellement fatigué. 

Cette sensation d'épuisement intense venait piquer ses yeux et engourdir tout ses membres, même si l'intention de se lever subitement et d'agir pour se sortir de cette situation venait à son esprit, il aurait été tout simplement impossible d'envoyer la commande à ses muscles.

En ouvrant vaguement les paupières, parfois, le jeune homme pouvait apercevoir une paire de jambes marcher sur le chemin à deux centaines de mètres. Cette distance lui semblait le bout du monde. Non seulement, il n'atteindrait jamais la première maison dans sa condition actuelle, mais en plus il se ferait repérer et il ne pourrait absolument pas se le permettre.

Alors, il refermait les yeux et se laissait aller à des divagations. 

Il entendait toujours en fond ces plaintes incessantes qui lui serraient les mâchoires, et qui installaient un climat d'anxiété qu'il n'aurait sût décrire à personne. 

Un cri plus fort que les autres déchira son cœur en un millier de petit morceaux, qu'il ne recollerait sans doute jamais.

De lourdes gouttes d'eau ruisselaient sur ses joues, larmes et sueurs mêlées, peut-être même du sang puisqu'il avait si mal.

Ce n'était tristement pas la première fois qu'il se trouvait face à ce type de péripéties.

Il ne pouvait pas expliquer comment il se retrouvait dans ces situations, bloqué face contre terre sous le poids du monde.

Donc il n'en parlait jamais, et il encaissait les coups.

La détresse se rependait lentement dans ses organes, lui laissant sous-entendre qu'il était vraiment dans la merde.

A ce point, tout ce qui lui restait à faire, c'est d'écouter attentivement la voix dans sa tête qui appelait:

"  Au secours, ne me laisse pas seul..."

L'éveil des IlluminésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant