Chapitre 32

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Il s'écrasa violemment contre un mur décrépi, la main effleurant le revolver dans sa poche arrière, par sécurité.

" Fais chier. " marmonna Simon entre ses dents.


Le carrelage était jonché de débris de verre, et il avait du mal à imaginer qu'il pouvait sortir de cette boutique sans faire de bruit.

Le commerce, dévalisé depuis longtemps déjà, ne semblait donner sur aucune échappatoire, et il ne savait pas comment il allait trouver le moyen de contourner ces voix féminines très agressives qui hurlaient sur Steve.

Bien sûr, il n'allait pas l'abandonner. Déjà, parce qu'il n'était plus convaincu de savoir faire route seul, et surtout parce que sans le gigantesque sac d'équipement de défense qu'ils transportaient, ce n'était même pas la peine d'espérer survivre une semaine au milieu de ces groupes impulsifs qui ne vivaient que par l'embuscade.

" Je t'ai dit de lâcher ton fusil ! Sors de la caisse ! Maintenant ! Mains sur le capot ! "

Par un bout de la vitrine, il aperçut son camarade qui restait assit à la place passager, comme il le lui avait ordonné. Malheureusement, il ne pouvait pas distinguer qui osait le menacer, car s'il se penchait plus il risquait de dépasser du mur et de ruiner le plan auquel il n'avait pas encore réfléchi.

Mais Steve ne pouvait pas rester immobile, paralysé par la peur comme souvent, lorsque Scott l'envoyait au combat alors qu'il avait simplement joint le groupe pour y trouver plus de force dans cet univers si rude.

Une grosse goutte de sueur froide glissait le long de son nez en trompette, ses doigts se cramponnaient à son arme, et tout le monde pouvait remarquer que ses yeux clairs épiaient frénétiquement les alentours, comme à la recherche de quelqu'un.

" Sors de là, ou on flingue ton pote ! "

Simon fronça les sourcils et accroupi, se mit à reculer doucement pour s'agenouiller derrière un comptoir qui semblait être la meilleure protection pare-balles à la ronde : ils les verraient forcément arriver s'ils entraient par cette porte.

Par chance, d'ici il avait aussi une vision plus générale de la scène.

Il s'installa pour viser, mais il ne pouvait atteindre aucune de ses cibles à une telle distance.

En bas des quelques marches, son co-équipier était face à quatre personnes qui avaient entouré le véhicule.

L'une d'elles, à priori une femme si l'on en croit la tonalité de ses grondements autoritaires, pointait le jeune homme avec le canon d'environ 60 cm de sa carabine à travers la vitre, seul bouclier entre son visage terrifié et la volonté de son assaillante.

Les individus masqués, vêtus de voilages sombres et lanières de cuir, avaient l'air d'être plutôt expérimentés en matière de menace. Il n'y avait qu'à voir les appuis francs de leurs jambes bottées sur ce sol ravagé.


À cet instant précis, Simon se mit à prier pour qu'il ne lui vienne pas l'idée de l'appeler pour les distraire et avoir une chance de s'échapper. Il n'y avait aucune chance que ça fonctionne, selon lui.

Pourtant, il entendit soudain le claquement d'une portière.

Il dut retenir ses poings colériques de s'écraser d'agacement contre le contreplaqué du meuble.

" C'est bon, ça va, faîtes lui pas de mal, on va coopérer. " admit haut et fort Steve, qui se tenaient misérable devant eux.

Le brun caché au fond de l'ancienne boutique secouait la tête, effaré par cette déclaration aberrante.

L'éveil des IlluminésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant