Chapitre 25

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La tranche coupante de ces feuilles qu'il ne connaissait pas fouettait ses joues, sa mâchoire, la peau fine de son front.


Les épines en colère des tiges étrangères s'accrochaient à la surface de sa peau, retenant son corps dans sa course, mais il ne pouvait pas les laisser l'arrêter.

Il se laissait envahir par le bruit du sang qui battait dans ses tempes, son coeur qui tambourinait contre le cristal qui pendant à son cou trempé d'adrénaline, et surtout, les pas frénétiques de ses amis terrorisés qu'il entre apercevait à travers le végétal qui défilait à toute vitesse.

Rarement dans sa vie il avait dû courir à ce point.

La plante de ses pieds nus s'écrasait contre la terre meuble, et il se dit qu'au moins, il ne foulait pas les pierres tranchantes de Contre-Jour.

Pourtant, son village commençait déjà à lui manquer, alors qu'il était poursuivi par une meute de chiens enragés, un fou armé et sa sauvage de fille.

Un souffle s'attaqua à sa poitrine, il placarda son dos contre le large tronc d'un arbre. Il essaya de maîtriser sa respiration, contrôlant de force la quantité d'air qu'il acceptait de recevoir dans ses poumons.


Autour de lui, la forêt était de retour à son état dense, qu'il avait connu plus tôt, cependant il n'avait pas la sensation d'être passé par là.

Le chant bien étrange d'un oiseau se détacha des arbres. Il était si fort, soudain, il ne pu que se concentrer là-dessus.

Interloqué par ce moment de silence qui avait su capter son attention, il réalisa tout à coup que seuls ces mélodies de la nature remplissaient l'atmosphère.

Cela faisait plusieurs minutes qu'il n'avait plus aucun signe ni des chiens, ni de son groupe qui avait sans doute dût prendre une autre direction.


" Mince... je ne peux pas rester ici, je dois les retrouver." murmura François, pour lui-même.


Il se mit donc à marcher discrètement en coupant via des passages difficilement accessible, espérant tomber par un heureux hasard sur un raccourcis qui lui permettrait de remplir son devoir de meneur.

Après tout, comment pouvait-il mener son équipe au succès s'il n'était pas là pour leur dire où aller ? Ou au moins, pour faire semblant de savoir où aller.


Il se mit alors à penser à l'homme de sa vision, la manière dont il tenait fermement sa cuisse couverte d'un rouge alarmant, avant que son corps ne s'écrase contre le mur rouillé du wagon.

Un sensation nouvelle s'empara de ses tripes, il sentit un devoir viscérale de le trouver, l'échec n'était pas envisageable.


Curieusement, c'est à cet instant précis que la douce odeur d'un fumet de viande grillée se mit à lui chatouiller les narines. Au début, il se figea, se demandant qui pouvait bien avoir l'idée d'allumer un feu pour cuisiner dans les environs. Mais rapidement, il comprit que ces arômes étaient fictifs, et qu'en les suivant, il finirait surement par arriver là où son don voulait le porter. Une partie de lui riait intérieurement, se disant qu'il était ridicule, et que comparé à d'autres, ses talents avaient une bien drôle d'allure.


" C'était tout juste, ils ont bien faillis nous rattraper, s'exclama une voix de jeune fille essoufflée.

L'éveil des IlluminésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant