Chapitre 17

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La journée allait être divisée en deux axes, pour discerner les différentes catégories de participants.

Tout d'abord, ceux dont le don venait du corps.

A l'heure où la luminosité permettait de voir le mieux dans la caverne, la plaine était devenue un véritable terrain de jeu pour une poignée d'acrobates talentueux qui se contorsionnaient sous les yeux ébahis.

Pour ce public resté assis sous quelques ombrelles de pétales, le spectacle soulevait des acclamations de joie et d'encouragement.

François, qui avait pris soin de s'asseoir à l'écart de la foule pour n'en subir le poids, observait attentivement les candidats potentiels, espérant de tout cœur qu'ils soient aussi forts et solides que ce dont ils avaient l'air.

Un homme un peu plus âgé que lui, captivait tout particulièrement les regards. Vêtu seulement de son pantalon de lin, ses cheveux longs en bataille sur ses épaules, il était en train d'accomplir la prouesse d'escalader le pan le plus haut, et le plus escarpé de la grotte de Contre-Jour. Au début, tout le monde imaginait qu'il pouvait faire confiance à la corde qui retenait sa vie à un fil, mais rapidement, on se rendit compte que s'est à main nu que le blondinet avait choisi d'effectuer son ascension, un sourire joueur scotché aux lèvres.

Tout le monde retint son souffle, certains poussèrent même des cris d'appréhension, lorsque soudain, les muscles saillants de son bras gauche se mirent à trembler violemment, entraînant l'homme dans une chute de plusieurs mètres.

Nul n'eut le temps et la réactivité nécessaire d'accourir, mais par chance, il était parvenu à se rattraper en agrippant une pierre aiguisée qui dépassait du mur.

Un silence de quelques secondes retentit, puisque l'on attendait une réaction du candidat, qui finit par s'écrier d'en haut, plein d'enthousiasme :

" Même pas peur ! Comment je refais ça ? "

Cette réplique inconsciente, à la frontière de l'insolence, déclencha un tsunami d'applaudissements enjoués. Même François, qui n'était pourtant franchement pas d'humeur, se surprit à l'acclamer. Après tout, si en début de soirée, l'une des Parts venait désigner le blond pour partir en quête de l'œuf, il ne serait pas surpris. D'ailleurs, il se sentirait même plutôt rassuré. Quitte à avoir un mauvais messager à l'origine, autant que l'équipe soit bonne.

Après cette belle démonstration de force, d'étonnants numéros d'adresse surprirent les petits comme les grands.

Lancer de haches, funambules, souplesse, spectacle de danse, il y en avait pour tous les goûts.

Une bonne odeur de ragoût et de pain chaud commençait à glisser entre les rangs anarchiques de coussins et de tapis, invitant les Illuminés qui s'y étaient assis à déguster quelques mets traditionnels le temps d'un entracte.

Le festival se poursuivit avec ceux dont le don venait de l'esprit.

Les participants avaient installé plus tôt dans la matinée divers stands dans de petits cabanons en bois à la frontière du bosquet.

Tandis qu'un groupe se rassemblait autour d'un quatuor de cordes, un autre s'entassait devant l'un des benjamins de la communauté qui montrait ses dernières découvertes en matière de télékinésie.

En passant devant la tente des guérisseurs, François y aperçut la petite Clémence qui avait tout récemment trouvé sa voie.

Mais ce n'est pas ici que se concentrait la majorité de l'attention de la foule.

Petit à petit, les gens avaient commencé à s'attrouper autour d'une modeste table en bois.

Curieux, le jeune homme marcha dans cette direction, avec déjà, une forte sensation de fierté.

L'éveil des IlluminésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant