𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐

18 5 4
                                    


BETH-ANNE

Ce n'était pas pour rien que l'on disait de la musique qu'elle était le langage propre à l'émotion. Sans un seul mot, les notes exprimaient à elles seules des années de souffrances et des jours de bonheurs.

Moi qui n'avait jamais connu ce bonheur avant, me voilà servie.

Je sentais mes yeux papillonner et mes oreilles bourdonner. Je me suis réveillée mais ce n'était pas comme d'habitude. Du bruit m'avait réveillé. Un bruit fascinant. Un bruit envoûtant.

Je grimaçais et me relevais assise sur mon lit, mes oreilles jouissaient de ce son absolument merveilleux. Une sensation peu connue à mon cœur se faisait ressentir, c'était merveilleux. Un pur trésor. Je me levais rapidement, manquant de tomber et me dirigeais à la hâte vers la fenêtre. En y jetant un coup d'œil, j'y découvris un spectacle somptueux. Hazel était sur la place, d'autres hommes l'accompagnaient, elle tenait un objet sur son épaule, j'en avais vu un dans les livres, c'était un violon, un instrument de musique fait de bois et de cordes. Le son qu'elle fabriquait via cet objet me fascinait.

Plus ils continuaient de jouer, plus des dizaines de lumières s'allumèrent dans les logements en face du miens, et dans les autres à l'horizon. Les différents hommes s'enfonçaient dans les différentes rues du quartier mais Hazel se stoppa au milieu de la place. Cette mélodie avait tout de passionnelle, elle était entraînante et douce à la fois, elle donnait envie de vivre cette journée, de l'affronter et de continuer à rester ici, à écouter cet instrument faire ce son pendant encore des heures. Cependant, pour mon plus grand malheur, Hazel finissait le morceau qu'elle avait joué.

L'art est si joliment manié ici.

—Beth-Anne ! Je peux monter ?

Je baissais le regard et Hazel agitait la main pour attirer mon regard tout en souriant, son violon dans l'autre main.

—Bien sûr.

Elle souriait et je la vis gravir les escaliers en pierre pour l'entendre entrer directement.

—Tu as bien dormi ? Je m'inquiétais un peu pour toi, je sais que c'est compliqué pour toi de rester ici alors je me demandais si tu allais réussir à te reposer. Odile a voulu venir avec moi mais elle a une urgence à l'hôpital ce matin.

Elle s'installa sur une chaise et me regardait de haut en bas.

—Tu as trouvé les vêtements que je t'ai achetés ? Si quelque chose n'est pas à ta taille tu dois me le dire, qu'ils te les taillent correctement.

—Je ne les ai pas encore essayés mais je ne manquerais pas de t'en faire part.

—Dis moi, tu as toujours été si polie Beth-Anne ?

—Oh euh...Je crois bien. marmonnais-je

—Ne le sois pas autant avec moi ! Après ça va me mettre la pression. Soyons amicales l'une envers l'autre, ça sera beaucoup plus simple ! déclara-t-elle gaiement.

Son caractère était réellement très ouvert et optimiste, je commençais à cerner le personnage et pour être honnête, ça me plaisait beaucoup, elle me rappelait des souvenirs que j'avais eu avec Maël il y a quelques années. Je le connais depuis plus de deux ans maintenant, et il a toujours été mon ami, nous avions l'habitude de beaucoup rire ensemble, mais ces derniers mois, nous nous étions très légèrement éloignés l'un de l'autre. C'était un sentiment qui ne s'expliquait pas, on le ressentait seulement. Une bonne humeur permanente, un semblant de quotidien ordinaire. 

Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant