𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑

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BETH-ANNE

C'est simple. Très simple. Ils étaient dans la merde, nous étions tous dans la merde.

—Le successeur du chef des collaborateurs l'a buté, il a pris peur car la police de Vienne commence à foutre leur nez là où ils devraient pas.

—Ton langage Marceau. soupira Hazel qui en profitait pour se repoudrer gentiment le teint.

—Je t'emmerde Hazel c'est mieux pour toi ?

—Pff. Quelle vulgarité. Espèce de crétin. répondit-elle, nullement offensée par les mots rudes que venaient de prononcer le brun.

—La ferme tous les deux. reprend Logan, d'un sérieux que je découvrais de lui. Belinda, ce gamin qui a eu les chocottes veut reprendre les reines de son groupe, mais il y a trop de tensions entre eux pour le moment et donc, pour la livraison de jeudi, laisse tomber, on est fichus.

Fichus. Ils étaient fichus et moi avec eux c'était certain. Bordel.

—Allons, allons. Il y a une solution à tout ce grabuge.

Belinda était en bout de cette table, l'air de réfléchir. Elle avait tout d'une leader, le calme, le respect, la maturité et la patience, néanmoins, je ne pouvais m'empêcher de penser à comment une femme comme elle s'est retrouvée leader à cet âge-ci. Elle ne devait pas avoir plus d'une trentaine d'années, et si j'avais tort, je lui donnais quarante grand maximum. Qu'avait-elle vécu, que savait-elle concrètement de ce qu'il s'était passé il y a plus de 40 ans ? Avaient-ils plus d'informations à ce sujet que nous ? Ça serait étonnant et en même temps, plus rien ne pouvait m'étonné à ce stade là...

—Je vais donner rendez-vous à cet homme, en lui expliquant le fait que je sais ce qu'il s'est passé mais que nous ne voulons pas mettre fin à la collaboration. J'irais là-haut pour négocier avec eux et les calmer pour éviter qu'ils nous lâchent d'eux-mêmes.

—Ça ne marchera pas, si il était prêt à tuer son chef pour s'en sortir, il ne prendra pas le risque de garder contact avec nous. affirma Marceau.

Il avait raison, les risques pour eux étaient énormes; la peine de mort, l'exécution, la prison à vie, les camps de travaux forcés. C'était les principales probabilités de leur futur sort si la police apprenait cette collaboration. Personne ne serait prêt à prendre un risque si énorme pour des gens à qui il manquait déjà tout, c'était sûr.

—Je préfère m'en assurer par moi-même. Peut-être qu'en me voyant il changera d'avis. souriait-elle.

Cette femme était vraiment unique; elle était épuisée et cela se voyait, les cernes sous ses yeux, ces derniers rouges et petits montraient sa fatigue extrême. Elle restait assise, tout le temps, elle avait peut-être du mal à rester debout ? Cependant, malgré tous ces facteurs que son corps lui envoyaient, elle souriait, elle restait ici à chercher des solutions pour son peuple, pour ceux qu'elle voulait à tout prix aider. Oui son peuple. Elle était leur chef, leur leader, leur présidente. Elle représentait les tréfonds de Vienne, elle représentait la pauvreté et les oubliés. Elle était le symbole même de la rébellion. Belinda était la rébellion.

—Ce n'est pas comme si on avait d'autres solutions pour le moment. soupira Logan. Quand est-ce que tu comptes remonter ?

—Je monte demain matin, le temps de me préparer et de me remettre un peu en forme.

Se remettre en forme ? De quoi parlait-elle précisément ? De se reposer ? Je l'espérais pour elle, sinon, dans la pire des situations elle ne sera pas capable de fuir s' il le fallait. De ce que me disais Odile, la guerre grondait dans l'air, elle allait éclater ce n'était qu'une question de temps.

Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant