𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎

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BETH-ANNE

5 mai 2054. Dans les tréfonds.

L'acceptation avait été dure, mais elle était nécessaire pour moi. Pour moi comme pour tout le monde. La presse avait toujours été mauvaise, à Vienne et maintenant sous ses jupons. Lire cet article m'a fait comprendre une chose importante que je me devais d'assimiler: si je voulais vivre ici, j'allais devoir prouver ma volonté de le faire. Ce n'était pas un problème, ça avait été mon quotidien pendant des années, le refaire ici ce n'était pas si différent. Sauf peut-être, la vision à laquelle je me donnais. Les gens sont rudes avec moi depuis la descente des agents la dernière fois. Ils sont secs, mal à l'aise ou bien en colère en me voyant. Mais je n'en voulais à personne. Aucune rancœur, aucune colère, aucun mépris. Je préférais ignorer ces regards, continuer à aider ceux que je pouvais, même de loin, même si tout le monde rejetait mon aide, je continuerais.

—Beth, tu devrais te défendre à un moment, leur dire que t'en as marre. me conseilla Hazel. Ils te traitent comme de la merde, je trouve ça injuste.

—C'est rien Hazel, vraiment. J'aurais eu la même réaction si j'étais eux.

—Ça c'est faux ! T'aurais rien dit j'en-

—Non, crois moi, j'aurais été comme eux. l'interrompis-je.

Si je vivais dans les bas-fonds, j'aurais été comme eux, j'aurais eu peur qu'une personne qui vienne d'en haut vive avec moi. Ils ne m'aimeront pas, et j'en étais bien consciente. J'allais devoir me surpasser, et prouver à chacune de mes actions peu importe ce qu'elles étaient, que j'étais ici pour les aider. 

Car j'avais des connaissances qu'ils n'avaient pas, même cela je n'en étais pas sûr. Si je ne leur était d'aucune aide, qu'est ce qu'il allait advenir de moi ? Je ne pouvais pas remonter à la surface et redevenir celle que j'étais, il n'y avait aucun intérêt. Rester ici, là où je n'ai pas ma place non plus,  c'était risquer.

—Tu es sûr d'y aller seule avec elle ? me demanda soudainement Logan.

—Oui, j'en suis sûre.

—Tu viens de combattre contre Marceau toute l'après-midi, tu devrais te reposer. me conseilla-t-il.

—Je vais bien, c'est juste quelques bleus, ils partiront dans quelques jours.

Je lui fit un léger rictus, comme pour confirmer ce que je venais de dire mais ça n'a pas eu l'effet escompté. Au contraire, il semblait renfrogné de me voir encore debout et ce pour toute la nuit qui s'annonçait.

—Elle aurait pu attendre demain pour te voir.

—On a pas le temps d'attendre le plus tôt sera le mieux. Je vous souhaite une bonne soirée. dis-je tout en rentrant dans la résidence.

Je n'attendais pas plus longtemps, ne leur lançait pas un regard supplémentaire et je me faufilais jusqu'à la salle centrale, j'avais hâte d'en savoir plus et j'étais heureuse qu'une autre personne que moi veuille également déchiffrer l'histoire clef de notre système actuel.

—Beth-Anne ! s'exclama Belinda en me voyant entrer dans sa pièce. Heureuse de te voir, on m'a parlé de tes entraînements intenses avec Marceau ? Comment le vis-tu ?

—Bien, c'est intense comme vous le dites, mais très enrichissant d'apprendre une toute nouvelle manière de combattre.

Elle ne me répondit pas, ne me laissant qu'un simple sourire sur son visage comme signe de compréhension. Elle avait des cernes sous les yeux, elle était toujours assise au bout de cette table, elle doit manquer encore plus d'énergie qu'à mes premiers jours ici.

Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant