𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟑

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MAËL

Hazel. Ce nom. Ce nom qui portait en lui tout le poids du passé, tout le poids du remords. Ah ! Qui n'a jamais aimé ne saurait comprendre l'abîme dans lequel je fus soudain précipité. Chaque syllabe était un coup de poignard, chaque écho, une blessure supplémentaire, profonde, irréparable.

Elle et moi avions éprouvé des choses sans jamais pouvoir les vivre pleinement ensemble. Nous étions voués à nous chérir à travers les yeux, dans des camps différents.

— Elle me comprendra, j'ai fait mes propres choix, elle m'a elle-même incité à décider pour moi.

— Elle t'aimait, mais tu n'as jamais voulu d'elle. Tu l'aimais, mais tu n'as jamais accepté ce qu'elle te disait, tu étais trop obnubilé par la perte de Jade et par ta vengeance sur le monde souterrain qui n'a pas eu les moyens de la sauver.

— Je te défends de dire son nom ! Rosvilna avait les moyens de l'aider ! Ils ne l'ont jamais fait ! hurlais-je hors de moi.

— Tu sais très bien que c'est faux.

— Menteurs ! Vous êtes tous des menteurs ! Ça aussi on me l'a prouvé ! Vous auriez pu la sauver de cette putain de maladie !

— Hazel était là pour t'aider à surmonter ton deuil, mais tu ne l'as jamais fait. Elle voulait que tu l'aimes, que tu la comprennes, mais tu es partie. Tu as abandonné la seule femme qui était restée à tes côtés malgré tous ce qui s'est passé. Tout ça pour quoi ? Tout ça pour un monde de feu et de sang. Un monde utopique en surface et qui assassine ceux qui sont « de trop ». Un monde que tu as abandonné. Tu n'as jamais voulu essayer d'aimer à nouveau quelqu'un. Hazel était la seule, tu t'es emprisonné là-dedans, tu me fais pitié, si seulement elle était là pour te voir aussi pathétique que tu es aujourd'hui. Elle serait tellement déçue. me crachait-il au visage, écœuré.

— J'ai grandi, Logan. J'ai compris que la vie est mauvaise, que l'amour ne sauve pas des vies et qu'il faut saisir les opportunités qu'on nous donne. Monsieur Atcher m'a offert une meilleure vie lorsque je suis montée à la surface ce jour-là ! Je l'ai fait, ça m'a ouvert les yeux, ça s'arrête là.

— Atcher ? Ce putain toutou au Major de Vienne ? Ça ne m'étonne même pas. garantissait-il, les sourcils plissés.

— Il a eu le même rôle que toi pour Belinda pourtant.

Logan se jeta sur moi avec une rage qui déformait son visage. Il n'était plus que fureur et impulsion, un animal enragé avec pour seule pensée celle de m'abattre. Son poignard scintilla à la lumière vacillante, rapide et mortel, mais j'étais prêt. J'esquivai son attaque et parai habilement, notre métal se heurtant dans une série d'étincelles. 

Pourtant, avant que je ne puisse contre-attaquer, il pivota avec une agilité surprenante, m'envoyant un violent coup de pied dans le ventre. Je perdis mon souffle. Mon dos heurta le sol avec une force qui me fit voir des étoiles, et la douleur irradia instantanément dans tout mon corps.

Logan était déjà sur moi, rapide comme une ombre. Il profita de ma désorientation pour planter son poignard dans le sol, à quelques centimètres de ma tête, et je sentis la brûlure aiguë de sa lame effleurant ma joue. Le goût métallique du sang envahit ma bouche alors que je le sentais perler sur ma peau. 

L'adrénaline, habituellement ma fidèle alliée, se transformait maintenant en poison. Son autre main s'abattit sur mon poignet, me clouant au sol, m'empêchant de brandir mon arme.

Son visage se rapprocha du mien, déformé par la colère et la douleur. Ses yeux, habituellement si calmes, bouillonnaient de haine et de déception.

— Belinda a tout donné pour qu'on survive, cracha-t-il, ses mots lourds de reproches.

Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant