BETH-ANNE7 juillet 2054.
Celui qui offrira, de son cœur, son espoir sera à jamais gracié par l'amour de sa mère.
Mais Caleb n'avait pas de mère. Caleb n'avait plus personne. J'ai hurlé. Hurler comme je ne l'avais fait auparavant. C'était affligeant. De voir des défunts, encore. Encore et toujours des cadavres. Car Caleb était mort, et il n'était pas le seul. En me réveillant, j'étais dans cet hôpital de fortune, installé près de la Résidence, à Rosvilna.
Une multitude de cadavres, petits et grands, gisaient là, tous décédés. Ils exsudaient une odeur nauséabonde de décomposition et de putréfaction. Le sang caillé, les blessures béantes, les globes oculaires vides, ainsi que des parties charnues déjà en train de se corrompre. C'était abominable.
—Madame Lewis, je vous prie de vous contrôler maintenant ! hurlait la médecin à mes côtés.
Non. Plus jamais je ne me laisserai apaiser. Ils ne méritaient rien de ma part. Maël, je te détestais. Pourtant, Caleb, je suis navrée. Il y avait tant de promesses non tenues. Tu aurais pu réaliser tous tes rêves, devenir l'artiste accompli, l'homme joyeux, le grand créateur de mode sans défauts, doté d'un génie inégalé, cet homme que tu méritais de devenir. Le monde était cruel, certes, mais il t'aurait offert une place de choix.
J'avais crié pour toi, car je savais combien la souffrance avait dû être insoutenable, étant donné que tu n'étais pas décédé sur-le-champ. Odile était consciente du verdict fatal. Elle avait annoncé ta fin.
« Bleu. Il est bleu ».
Être traité comme mort au combat. Perdre sa vie sans avoir pu la vivre pleinement. Être vu comme « bleu » signifiait être déjà décédé. C'était un terme militaire, synonyme d'un adieu prématuré. Pourtant, malgré la douleur et l'agonie, je refusais de croire à ta disparition. Ta tête, écrasée, couverte de sang, reflétait ta lutte acharnée pour la survie.
Je criais encore, entouré de soignants dans un hôpital improvisé. Ton nom restait ancré dans mon esprit. J'étais convaincue que tu étais toujours là, avec ton sourire angélique. Pourquoi m'accrocher ainsi, alors que tu avais quitté ce monde ?
—Lâchez-moi bon sang ! Je veux seulement le voir, ce n'est pas la mort ! m'égosillais-je à gorge déployée.
—Madame Lewis enfin ! Allongez-vous !
Pourquoi je faisais ça ? Ah oui, je m'étais promis que tu ne vivrais pas la même chose que moi. Que quelqu'un dans cette pièce comprenne qu'il avait besoin de moi ! Les divers praticiens de la santé, ainsi que les infirmières, m'ont maintenu allongé sur un lit étroit, demandant l'aide d'autres personnes. Finalement, quelqu'un est apparu. Une lueur d'espoir.
—Logan ! l'appelais-je, le voyant comme mon seul espoir. Viens m'aider !
—Chef Avery ! Elle est intenable, je vous prie, calmez-la ! s'exprima une des infirmières.
Il s'avançait vers moi, et je m'étais apaisée instantanément. Je respirais enfin normalement, ma gorge enflée par mes hurlements. Son visage était marqué par la fatigue, son teint était pâle et son œillade était hagard. Ô ciel, son regard était vide.
—Ah tu es là ! soufflais-je soulagée. Personne ne souhaite me laisser sortir de mon lit, tu vas pouvoir m'aider toi ! Ils disent que j'ai encore trop de blessures au niveau de l'abdomen, mais je te promets j'ai plus rien du tout ! Tout est parti et rapidement en plus ! Alors tu comprends que je désire sortir me dégourdir les jambes et puis j'avais promis à Caleb de l'accompagner pour peindre la fresque du mur au nord de Rosvilna ! déballais-je sans m'arrêter.
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Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍
ActionLe vilain et le héros sont seulement deux âmes tourmentées d'une manière opposée. Un futur sombre et peint d'un égoïste sans fin s'ouvre à vous dans ces mots. Si je vous disais, que tous les arts sont interdits, bannis, rejetés. Que feriez-vous...