BETH-ANNELes applaudissements résonnaient partout dans les rues de Linz ce jour-là. Joies, foule, cris, tout cela me donnait une seule envie: vomir. Tous ces gens étaient si heureux pendant que le malheur s'abattait sur ceux qui vivaient sous leurs pieds. Quelle image parfaite de l'égoïsme qu'ils représentaient. Ces Hommes sont soucieux seulement de leur bien être personnel, jamais ils ne viendraient s'inquiéter pour ces pauvres gens Si c'était ça être humain, je préférais être un monstre.
—On se fait discret, il arrive. lança Logan.
Ce dernier agissait étrangement envers moi, je n'ai jamais pu recroiser ses yeux depuis la fin de la soirée d'hier soir. L'avais-je déçue d'une certaine manière ? L'aurais-je énervée à cause de cela ? Ou bien mes paroles lui ont peut-être fait croire que je croyais toujours à ce que faisaient ceux d'en haut ? Après tout, je ne voulais pas leur mort, mais je ne pouvais pas devenir comme Logan.
Je n'avais pas autant souffert qu'eux. Je ne me sentais pas légitime de vouloir leur mort, ils ne m'ont pas fait de mal, tuer c'était trop pour moi: et ce, même si ils le méritaient. Pourrir en cellule à vie, voir torturer, ça pouvait peut-être égaler cette souffrance par laquelle des milliers de vies ont dû passer, non ?
La vengeance par le temps était une vengeance qui m'attirait plus même si elle en était plus morbide. Parfois la mort est trop douce, et certains de ces Hommes avec leurs mains remplis de sang ne méritaient plus aucune douceur. Je m'effrayais moi même parfois, à penser à ce genre de chose.
—Le Major Gabriel Leiner. Il est responsable de la sécurité et des centres de santé autrichiens. Il est responsable de la ville de Linz également. C'est rare quand il quitte la Capitale. précisa Hazel, pointant l'homme debout sur l'estrade installée devant la mairie de la ville.
—Ça veut dire qu'ils commencent à flipper. Rien que le fait qu'ils envoient un Major dans une autre ville en déplacement pour un discours. Ça prouve tout. C'est ce qu'on veut et c'est parfait. souriait Logan dans son coin.
Il était devenu très froid dans ses paroles malgré son léger rictus. Ils allaient déclencher un bain de sang et il en riait. Quel homme stupide parfois. Se déplaçant méthodiquement de toit en toit, nous évitions ainsi la foule de la terre, les immeubles autour de cette immense place décorée qui habillait la mairie de Linz, étaient assez proches les uns des autres ce qui nous facilitait la tâche.
Lorsque nous nous estimions assez proches sans être trop visibles, nous nous baissions; nous étions sur le point d'écouter le discours tant attendu qui devait nous amener des informations radicales. Gabriel Leiner arrive sur cette estrade, le spectacle allait commencer.
—Non d'un pinceaux de bois ! Qui est sa styliste ? Non parce que là c'est pas possible de sortir dans cette tenue. C'est un manque de goût flagrant. médisait Hazel à mes côtés.
—Hazel, on s'en fou. lança Marceau exaspéré.
—J'ai honte pour lui. Ce vert d'eau le rend aussi pâle qu'un vampire. Et ce t-shirt noir en dessous ? C'est pour nos enterrements ou c'est pour nous faire pleurer ? Eurk. grimaçait elle.
Un petit rire s'échappe de ma bouche et Gabriel se présenta devant des dizaines de micros devant lui, sûrement pour une retransmission nationale. Il paraissait serein, souriant, presque amical.
Cependant, son langage corporel annonçait tout le contraire: il resserrait sa cravate, il piétinait sur place, il ne cessait de lancer des regards à ses gardes. À mon tour, instinctivement, je me mis à les observer.
Et mon coeur se serra.
Il était là. Maël. Habillé tout en noir, ses cheveux blonds ressortaient et brillaient plus que d'habitude. Il était fatigué, il avait l'air d'avoir des cernes énormes et un teint extrêmement pâle. Je ne pouvais pas vraiment tout bien discerner, l'écran sur lequel il était projeté était bien trop peu détaillé, mais il était bel et bien là.
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Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍
ActionLe vilain et le héros sont seulement deux âmes tourmentées d'une manière opposée. Un futur sombre et peint d'un égoïste sans fin s'ouvre à vous dans ces mots. Si je vous disais, que tous les arts sont interdits, bannis, rejetés. Que feriez-vous...