BETH-ANNE
Relevant soudain la tête, mon cœur battant à toute vitesse, je braquai mon arme sur lui par pur réflexe. Je ne m'étais pas trompée : c'était bien un Major. Ses vêtements bleus ornés de dorés le trahissaient, et pas n'importe quel Major, celui de Vienne. Son charisme était presque écrasant, à la hauteur de sa carrure imposante.
Mais cette fois, je ne comptais pas reculer. Je me redressai, l'épaule haute, prête à affronter tout ce qui se mettrait en travers de mon chemin. Fini le temps où j'étais cette fille remplie de doutes. Et si je le voulais, je pouvais mettre un terme à tout ça, là, maintenant. Mon arme fixée sur lui, je savais que je pouvais appuyer sur la détente en une fraction de seconde. Pour la première fois, il était seul. Il leva lentement les mains, l'air faussement innocent, un sourire en coin sur ses lèvres.
—Puérile ? laissais-je échapper de ma bouche nerveusement. C'est votre système qui a mené à cette ville calcinée et tachée de sang.
—Vous ne vous rendez pas compte de la chance de vivre dans une ville saine et sereine. Sans aucun crime à son actif.
—Aucun crime ?! lui hurlais-je, ma main tremblante. Vous êtes le complice d'un des plus grands massacres que cette planète ait pu connaître. Vous avez rallié des pays entiers à votre système odieux et sans peine. Tout ça pour votre égo personnel.
—Je n'ai pas fait cela pour l'égo, j'ai seulement remonté la notoriété de notre pays, notre patrie. Tout se porte tellement mieux sans art. Sans pensées différentes. Sans défauts. Sans crimes. Vous ne pensez pas ?
—Vous avez menti. Tout le monde mentait sur ceux qui vivent en bas, vous mentez sur leurs actes pour les enfermer en dessous. Vous ne cherchiez pas seulement à enlever les crimes, vous voulez baisser la population de l'Autriche pour mieux tout contrôler. Moins de personnes, moins de chances de ne pas pouvoir tout dominer. La surpopulation liée à la criminalité n'était qu'un prétexte pour assouvir vos idéaux égoïstes. assumais-je à sa place.
—Vous êtes douée et intelligente ma chère. souriait-il narquoisement.
—Je ne fais que comprendre plus spécifiquement le but de ce massacre. Vous prenez l'art pour votre ennemi, car il pourrait tout faire tomber. Liberté d'expression, droit à la diffusion, droit aux activités artistiques libérables. Toutes ces lois vous pesaient sur le dos si vous mettiez en place cette dictature plus que cynique. Sans oublier votre idéalisme raciste, homophobique, discriminatoire, sexiste et j'en passe. Votre parole et vos discours sont remplis d'absurdités bien formulées, c'est tout ce que ça contient..
—Personne n'en est mort ma chère. déclara-t-il d'une voix cynique.
Ma rage était conséquente, au-dessus de ce que je pouvais connaître. Cet homme. Cet homme ne savait rien de ce que ces gens ont traversé. Racisme. Ma pauvre Belinda. Sa pauvre fille. Sexisme. Ma pauvre et tendre Hazel, toi qui ne pouvais pas être toi-même. Discriminatoire, Marceau, toi qui n'as jamais été assez fort selon eux. Mon cher Tom, toi qui as travaillé si dur pour obtenir ton droit de fonder une famille, je suis profondément attristé par l'homophobie. Mes pauvres amis. Vous qui avez vécu l'enfer. Caleb. Mon pauvre et tendre Caleb.
—Des milliers de gens en sont morts ! commençais-je à répliquer, les poings serrés sur mon arme et la gorge rêche. Vous n'êtes qu'un putain d'égoïste à la con. Tout ça pour quoi ?! La notoriété ! La gloire ! Le succès de monter dans le classement mondial ! Vous êtes dégoûtant. Tout cela, pour rien.
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Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍
AcciónLe vilain et le héros sont seulement deux âmes tourmentées d'une manière opposée. Un futur sombre et peint d'un égoïste sans fin s'ouvre à vous dans ces mots. Si je vous disais, que tous les arts sont interdits, bannis, rejetés. Que feriez-vous...