𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕

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BETH-ANNE
26 mars 2054. Dans les tréfonds.

—Ces règles que tu insultes, elles nous sauvent d'un chaos certain ! Respecte ce qui te maintient en vie, tu ne tiendrais pas trois secondes avec ces hors-la-loi dehors dans notre ville petite peste !

Oh, caporal, j'espérais simplement que quelqu'un me vînt en aide. Qu'une seule personne partageât ma vision. Hélas, cela restait vain. Les gens se taisaient, immuablement. Ils avaient peur des répercussions, ils étaient tous retournés les uns contre les autres.

—On a tout fini ! Enfin ! cria Hazel en venant presque défoncer la porte de la pièce où j'étais revenue depuis deux jours maintenant.

Belinda n'avait pas été surprise que j'acceptasse sa proposition ; au contraire, elle m'avait simplement souri avant de m'expliquer que la procédure pour me trouver un logement et une fonction ici allait prendre quelques jours. 

J'acceptais, je comprenais que cela devait être compliqué. Ceux d'en haut ne devaient pas savoir que j'étais ici, pour la sécurité de ceux qui avaient organisé mon enlèvement, mais également pour moi.

Cependant, c'était étrange au vu de mes décisions dernièrement, mais j'avais intimement envie qu'ils sussent. Je voulais qu'on sache que j'étais ici, que j'étais en vie, que je survivais désormais. Non

En fait, je l'avais toujours fait, c'était seulement d'une manière différente. Je survivais à travers mon travail, à travers mes parents, à travers mes choix. Je les faisais pour survivre, je ne les faisais pas par plaisir.

—On y va ? Tu auras tes propres affaires là-bas, alors ne tardons pas et allons-y. intervenait gaiement Logan, me sortant de mes pensées fugaces.

Logan me souriait comme il l'avait toujours fait depuis notre rencontre. Il n'avait jamais cessé de me sourire, pas une seule fois. Pourquoi se comportait-il ainsi ? Je n'étais qu'une femme qui venait d'en haut, de là où leurs problèmes s'accumulaient, à cause de gens comme moi. Pourtant, il me souriait comme si j'étais née ici avec eux, comme si je connaissais la vie ici-bas, comme si j'étais l'une des leurs.

Nous quittâmes ensemble la pièce, empruntant de nouveau ce corridor effrayant et interminable pour moi. Je ne pus m'empêcher de revivre ces moments d'angoisse et de détresse, trempée de sueur et haletante. Ce corridor était associé à un mauvais souvenir : j'y avais trahi ma propre existence. 

Pourtant, je ne montrai aucun remords. Nous quittâmes finalement le bâtiment. L'odeur de l'extérieur me rappela, soudainement à la réalité, une odeur surprenante et plaisante.

Nous étions maintenant sur un sol sablonneux, presque désertique. Je m'arrêtai pour observer l'environnement où j'étais piégée pour un certain temps. Je ne pouvais pas nier que cet endroit était magnifique. Des milliers de plantes poussaient sur les roches humides qui entouraient cette ville souterraine. 

C'était sincèrement beau, puissant, et inoubliable. Je n'avais jamais vu un tel spectacle. Tout ici était si vif, plein de vie. Je ne pouvais détourner mes yeux des lumières qui éclairaient à peine les plantes suspendues au plafond de pierre. Cet endroit était une véritable œuvre d'art.

Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant