𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖

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BETH-ANNE

Je me sentais mal, vide, je me sentais triste mais je ne voulais pas pleurer, pas pour lui. Changer voulait-il dire oublié ? Oublié les personnes que j'ai pu tant aimer ? Je ne les reconnais plus, ni Maël, ni cette ville, j'en arrive à oublier la voix de ma mère, le visage de mon père. C'était court, trop court. Seulement un mois et je changeais, et avec le temps, j'oubliais. Alors qu'allongée sur le sol de mon appartement, je ne pouvais me résoudre à seulement fixer le plafond, attendant que quelque chose se passe, je sentis une présence s'allonger à mes côtés.

—Tu sais, tu peux me parler Beth-Anne. Si tu as quelque chose sur le cœur, je suis prête à t'écouter.

Je quittais mon plafond des yeux pour me tourner vers Hazel. Elle me regardait avec une telle pureté, une telle envie de m'écouter que je ne pu résister à l'envie pressante de me libérer, d'avoir un avis sur ce que je ressentais, j'avais besoin que quelqu'un me tienne la main, j'avais seulement besoin que quelqu'un m'écoute et me parle.

—C'est moi le problème ? demandais-je d'une petite voix.

Je sentais ma gorge se nouer alors que le visage de Hazel devenait encore plus compatissant que ce que je pouvais imaginer. Elle abandonna le panier de courses légères qu'elle venait de m'apporter et se rua vers moi, s'agenouillant devant moi -qui étais assise sur le bord de mon lit- tout en me prenant les mains doucement.

—Oh schönheit, tu es loin d'être le problème de tout ça crois moi.

—Hazel... Hazel j'ai si mal au coeur... laissais-je exprimer, en hoquetant plusieurs fois. Mon ventre me faisait mal et ma gorge encore plus.

D'ailleurs, cette fois-ci, je laissais mes larmes couler à flots. J'en avais besoin, j'avais seulement besoin de comprendre pourquoi tout cela me tombait dessus, à moi. Pourquoi moi ? J'avais assez de problèmes sur le dos, je n'étais pas forte, je ne pouvais pas supporter tout ça, je n'y arrivais pas. Surmonter ces étapes était pour quelqu'un qui avait le mental de le faire, mais moi, je ne pouvais pas.

—Je voulais une vie normale...Si tu savais comme je suis désolée...J-Je n'ai plus rien... Je n'ai plus rien...Odile...Elle me manque...

—Je le sais, elle reviendra vite je te le promet. admit-elle.

—Maël était quelqu'un de bien, il était quelqu'un de bien je te jure...

Le silence, elle ne me répondit pas, mais elle tendait l'oreille, elle me faisait penser à Odile. Compatissante, attachante et aimante. Alors que je hoquetais et sanglotais devant elle, ses mains se resserraient sur les miennes.

—Je l'aimais tellement, il était mon meilleur ami...

—Ne te raccroche jamais aux gens Beth. Tu es une femme, tu es forte, tu peux t'en sortir sans l'aide de personne.

—Non...Non Hazel, je ne peux pas...

—Tu l'as fait jusqu'à présent. Tu as vécu des choses Beth, et je te comprends parfaitement sache-le. Mais tu vas te relever, encore plus forte. Regarde où tu en es aujourd'hui. Plus d'un mois que tu vis ici avec nous tous, sois fière de tenir la vie sous terre. Ton passé ne te définit pas, alors détaches-toi en.

—Hazel...Je l'aimais tellement... Il est devenu...Il a toujours été...Si violent...Si inhumain...C'est effroyable...

—Je comprends. Mais fait de cette colère une force bella, l'arme que tu as obtenue ne te quittera jamais. murmura-t-elle. Utilise-la pour effacer tes peurs, car tu en as le droit ici. Tu as le droit de te venger, d'aimer et de haïr. Utilise cette douleur pour devenir encore plus forte. Bien sûr, tu as le droit de pleurer, tu as le droit de crier et d'hurler parce que je sais que tu te relèveras après ça.

Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant