OMNISCIENTSilence.
Relisez.Les couleurs étaient revenus. Pas comme elle l'avait espéré.
Beth-Anne n'aimait pas les injures, mais là, elle aurait pu tuer et injurier le monde entier. L'homme qui avait cru en elle dès le premier instant. Dès le premier regard. Cette femme venait d'abattre Logan. Cette amie venait, par la même envie vengeresse que Beth-Anne ressentait à ce moment précis, de tuer l'homme qui lui a tout donné sans jamais douté.
Ce monde venait de tout lui prendre. Jusqu'au dernier esprit qui l'a guidée jusqu'à son destin, jusqu'à celle qu'elle est vraiment. Beth-Anne comprenait certes, mais elle ne pouvait pas l'accepter. Non. Elle ne pouvait pas accepter cette fin pour eux. Hazel venait de faire un choix : son âme sœur contre celle de son amie. Le choix avait été vite fait dans sa tête. Et il le sera dans celle de Beth-Anne aussi.
—Lève toi. Ordonna-t-elle.
La jeune guerrière sanglotait déjà et tremblait de tous ces membres, la gorge nouée, elle leva son regard vers ce qu'elle considérait comme son amie. Mais Hazel regrettait son acte : la fureur visible dans son regard était pire que tout. Radicale. Beth n'avait jamais été aussi rude de toute sa vie. Elle n'avait jamais donné un ordre aussi cinglant et qui effraya autant la personne en face d'elle.
Ce que c'était dur de rappeler à cette femme qu'elle avait pu tant admirer auparavant qu'elle était égoïste comme ceux qui l'ont détruites des années auparavant. Cette guerre rendait tout le monde égoïste, Beth-Anne était la première sur la liste après ces propos. Hazel restait debout, figée, les déflagrations continuaient aux alentours, les hurlements, les gémissements de douleurs et de tristesses, puis les cris des autres nations au-dessus d'eux. Les hélicoptères, les avions, toutes ces choses qu'ils attendaient depuis des années : cette aide arrivait beaucoup trop tard. Des cœurs arrachés, brisés et des amitiés bafouées du sang de ces vies piétinées.
Hazel, elle venait de tirer. Tirer pour tenter de sauver l'amour de sa vie. Tirer sur un ami pour sauver un ennemi. Beth-Anne ne la tuera pas. Non. Il y avait eu assez de morts comme ça. Malgré cela, elle en mourrait d'envie et son regard empli de haine et de déception en était la preuve. Jamais son regard n'avait été aussi noir, aussi assassin. Hazel aurait aimé se terrer sous terre à nouveau face à ce regard glaçant. La rousse se leva, arme à la main. Une des dagues de l'amour qu'elle venait de perdre à jamais. Hazel frémissait de torpeur.
Cette femme devant elle n'était plus la femme fragile et effrayée qu'elle avait conue jusqu'à maintenant. Elle était devenue une tyrannie, celle que ce monde avait enrôlé il y a des années, celle qu'ils avaient formée, celle qu'elle avait déniée être durant toute sa vie.
Un bruit sourd et claquant raisonna dans ce brouhaha. Hazel sentit sa joue droite picoter, mais elle n'en fit pas plus, elle se laissa malmener lentement. Car elle le méritait.
—Donne-moi ton bras. ordonna Beth-Anne d'une voix amer.
—Je...Non... refusa cette dernière, déboussolée, détruite par son propre geste.
—Donne-le moi.
Elle était sa Präsident. Elle devait lui obéir quoi qu'il arrive et elle savait qu'elle n'avait pas d'échappatoire. Alors dans un geste tremblant, terrorisé et complètement endoctriné, elle obéissait sous les yeux de tous, autour d'eux, les rebelles les encerclaient ébahi et surpris d'une telle violence de la part de la rousse. Ils les protégeaient des gardes autrichiens qui s'étaient enfin stoppés en entendant les avions et les hélicoptères étrangers au-dessus d'eux.
VOUS LISEZ
Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍
AksiLe vilain et le héros sont seulement deux âmes tourmentées d'une manière opposée. Un futur sombre et peint d'un égoïste sans fin s'ouvre à vous dans ces mots. Si je vous disais, que tous les arts sont interdits, bannis, rejetés. Que feriez-vous...