𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗

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LOGAN

2 mai 2054. Dans les tréfonds.

Nous avions eu le droit à des nuits fraîches et humides ces derniers jours. Le printemps touchait à son paroxysme, les verdures s'affolaient et réclamaient de l'eau sans cesse. Depuis l'intervention de la police il y a quelques jours, tout était redevenu un peu plus calme. La presse des bas-fonds a bien entendu plonger son nom dans cette affaire et était partie déballer des conneries à tout va, des photos des faits en prime de leur article qui était à un cheveux de me mettre en rogne.

Ça n'était pas arrivé depuis longtemps tiens.

—C'est n'importe quoi ! Comment peuvent-ils oser raconter des conneries pareilles ? Ils étaient même plus là ces enflures ! Pourquoi on doit les protéger eux aussi ?! C'est mon pire profil en plus ! Les photographes auraient pu être plus minutieux !

—La presse, c'est un amas de parasites, on peut les assommer et les livrer à la surface, ça nous fera des vacances.

—Arrêtez tous les deux. déclarais-je. Tout le monde mérite de vivre. Même si ton idée me plaît bien Marceau, il faut qu'on garde notre calme et qu'on arrête ces rumeurs et ces conneries au plus vite.

Nous étions tous les trois assit dans ce café, situé dans la rue principale de Rosvilna. Nous passions la plupart de ces derniers jours dans ce quartier précis, étant donné les derniers évènements nous devons nous préparer au pire. Cependant, ce n'était pas le sujet principal de notre petite réunion aujourd'hui. La presse. Ce journal publié ce matin même et surtout, le gros titre.

— "Le seul objectif de leur arrivée, la policière qui aurait déserté." Sérieux ?! Tout ça en rime en plus ils abusent des mots sérieux ! s'égosillait Hazel.

—Les écrivains et leurs plumes, je leur foutrais bien au cul tiens. poursuivait Marceau.

J'aurais dû leur dire de la fermer, mais j'étais complètement d'accord avec leurs propos. Tout un article qui faisait 3 pages était consacré à Beth-Anne et à sa potentielle dangerosité pour la sécurité des bas-fonds de Vienne. Ils la décrivaient comme une lâche qui avait abandonné son poste car elle cherchait un endroit où elle aurait un peu d'action. Soit-disant elle s'ennuyait là-haut, assise à un bureau. Il y avait même certains témoignages des gens dans la rue, de tous les quartiers, même celui de Paravelle où elle n'a jamais mit les pieds. La peur et la paranoïa des personnes me donnait littéralement envie de leur gerber à la gueule.

Les horreurs écrites, cette photo de Maël au milieu de la place qui demandait où elle se trouvait, tout ça c'était trop gros et beaucoup trop lourd pour elle j'en étais sûr. Elle était encore fragile. Elle qui venait à peine de comprendre que sa vie était basée sur un mensonge et que l'Autriche était complice d'un massacre, elle allait avoir du mal à accepter le fait que des gens d'ici la voit comme tous les autres cons de la surface

—Où est-elle ? Quelqu'un le sait ? demandais-je.

—Pas vu et pas envie de voir. répondait Marceau, lassé de ma demande.

Je levais les yeux aux ciels, désespéré de sa nonchalance face à la rousse alors que Hazel tournait sans cesse sa cuillère dans son café encore chaud, l'air un peu coupable. Beth n'est pas sortie de chez elle depuis le vandalisme des agents de la surface. J'étais inquiet. Inquiet pour son mental déjà très délicat.

—J'ai été lui parler il y a quelques jours, juste après l'attaque. admit-elle. Je lui ai dit de se remettre de sa douleur, que ça passerait, qu'elle s'en remettrait un jour même si ça allait être difficile. Elle a pleurer, énormément, son état était...C'était tellement déchirant. On aurait dit nous. On aurait dit qu'elle avait tout perdu. Néanmoins, on ne va pas mentir; c'est le cas. Je lui ai dit qu'elle pouvait prendre le temps qu'elle voulait pour se remettre de ça, elle a peut-être encore besoin d'être seule avec elle-même pour digérer tout ce qui a pu lui arriver.

Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant